dimanche 23 août 1992

Observation d'une aire d'aigle royal (Aquila chrysaetos) dans les Pyrénées.

Le 26 mai 1989 en vallée d'Ossau, j'ai observé un aigle royal et son jeune aiglon, âgé d'environ dix jours sur leur aire, en voici le détail :

7 h à 8h30, l'adulte est sur l'aire avec l'aiglon, rien ne se passe de particulier.
8h30, il vole vers un sapin, une fois posé il fiente et se fait la toilette.
8h45, il retourne à l'aire.
8h46 à 8h53, il se nourrit lui-même.
9h à 9h55, tous les deux se reposent sur l'aire.
9h57, rangement des branches sur l'aire par l'adulte puis il s'envole sur le même sapin. 
Il s'ébouriffe, lâche une fiente, s'étend les ailes, ce pose sur une patte.
10h03, il change de sens sur la même branche, se nettoie les plumes du cou, de la tête par frottement sur le dos.
10h10, il change de sapin.
10h12, il s'envole sur l'aire puis disparait.
11h20, il retourne sur l'aire sans proie.

Pendant toute son absence de l'aire le jeune aiglon est resté calme et paisible.

12h, j'arrête l'observation. 

J'ai réalisé d'autres observations en après-midi, mais sans nourrissage, est-ce une règle en général ? 
Dans les apports des proies par les adultes, je n'ai reconnu qu'un long reptile, c'était sûrement une couleuvre, cela le matin du 18 juin. 

Le 20 juin dans l'après-midi, une proie assez grosse a été grosse a été transportée au nid. Dans les deux cas, les proies n'ont pas été mangées de suite. De mes observations, c'est surtout le matin où l'activité est la plus intence. c'est d'ailleurs le matin du 1er août que le jeune pris son envol. 

Il manque une tranche horaire précieuse de ces quelques observations, c'est du lever du jour à 7h du matin. 
Les adultes ont été très souvent pris à partie par les faucons crécerelles et les chocards à bec jaune. ceux-ci nichaient dans la même falaise. 

Bibliographie:

Michel clouet. (1981), L'aigle royal dans les Pyrénées françaises, résultat de cinq ans d'observation, ORFO volume 51 N°2.

Dejonghe J.F. (1984). les oiseaux de montagne. Point vétérinaire.

Ménatory Gérad. (1976), l'aigle royal. Atlas vusuel N°4. (1972) édition stock.

Suetens Wlly. (1989), Les rapaces d'Europe. édition Perron. 

Andréas Guyot. 
La Bergeronnette: 11:8-9 (1992) 3e trimestre. 

jeudi 20 août 1992

Distribution de l'hivernage du cincle plongeur (Cinclus cinclus) sur le gave de Pau.

Bien que sédentaire, le cincle plongeur effectue des déplacements post-nuptiaux et hivernant en aval sur le gave de Pau, sa présence régulière semblait se limiter au niveau du pont d'Espagne de cette ville.
Mes visites très fréquentes sur le gave ne m'avaient pas permis de l'observer avant le 7 décembre 1991 sous le barrage de la retenue d'Artix. 
(L'étude phénologique et variations numériques de l'avifaune du lac d'Artix). Harle et Bail, 1978, ne mentionne pas non plus l'oiseau. Il semble donc qu'il s'agirait de la première observation connue. 
Puisque ni Boutet & Petit 1987, ni Yeatman & Berthelot 1991, ne signale l'espèce. 
L'hivernage du cincle plongeur évolue donc sur les cartes 45 XV, et XVI ainsi que 44 XV. 
L'information sera envoyée à son coordinateur national Gilbert Marzolin. 

Souvent appelé merle d'eau ou aigarola, selon Beibeder F. (1986) Les noms gascons des oiseaux sauvages, Per Noste. Pau.

Andréas Guyot. 
La Bergeronnette : 11:4 (1992) 3e trimestre.  

samedi 15 août 1992

Y'a t-il stockage de proies par l'adulte afin de nourrir l'aiglon.(Aquila chrysaetos)

Le 30 Juin 1991, l'aiglon a environ deux mois, il est vigoureux, se nourrit seul, à 17h35, un adulte vient à l'aire et repart aussitôt en emportant une patte d'ongulé qu'il laisse tomber dans le vide, puis comme à son habitude, contourne la paroi pour disparaître derrière. 
17h36, l'aigle réapparaît avec de la nourriture dans les serres, aussitôt l'aiglon se nourrit, l'adulte a dejà disparu derrière la paroi.
17h40, l'adulte cette fois-ci, apporte une branche de feuillus sur l'aire puis repart avec un autre patte d'ongulé pour à nouveau la laisser tomber dans le vide.
L'aiglon se nourrit toujours et cela pendant plusieurs minutes, la scène se passe en vallée d'Ossau.

Analyse: Il semblerait que les adultes d'aigles royaux stockent de la nourriture derrière la paroi, car il est invraisemblable qu'ils puissent mettre une minute pour chasser et capturer une proie. 
L'autre élément frappant est sans aucun doute "l'intelligence" de débarrasser l'aire avant d'y apporter une alimentation plus fraîche. 
J'étais en observation depuis 14h et il ne s'était rien passé avant. l'attitude serait donc délibérée et réfléchie s'il n'y a pas réutilisation des deux pattes d'ongulé. l'approt d'une branche de feuillus sur l'aire est plus classique et souvent noté dans la bibliographie existante précitée. 

Bibliographie
Austruy J.C. & Cugnasse J.M. (1981), l'aigle royal (Aquila chrysaetos) dans le Massif central, Nos oiseaux 36:133-142.

Clouet michel (1981), l'aigle royal (Aquila chrysaetos) dans les pyrénées françaises, ORFO: V 51:98-100.

Framarin Francesco (1982), Enquête sur l'aigle royal (Aquila chrysaetos) dans le parc national du grand paradis, Nos Oiseaux 36:263-273.

Gensbol Benny. (1986) Guide des rapaces diurnes, Delachaux et Niestlé, Neuchatel. 

Géroudet Paul. (1965) Les rapaces diurnes et nocturnes d'Europe, Delachaux et Niestlé, Neuchatel, Paris.

Ménatoty Gérard (1976) L'aigle royal, Atlas visuel, Payot Lausanne.

Ménatory Gérard (1972) L'aigle royal, livre nature, stock Paris.

Suetens Willy (1989) Les rapaces dEurope Perron Liège.

Dejonghe J.F. (1984) Les oiseaux de montagne édition du point vétérinaire Maison-Alfort.

Jacquemard Simone (1984) Les derniers rapaces, livre nature Stock Paris.

Dendaletche  Claude (1988) Grands rapaces et corvidés des montagnes d'Europe, Acta Biologica Montana 8, Pau.

Brehm A.E. (1878) l'homme et les animaux, les oiseaux, Bailliere et fils Paris.

Andréas Guyot.
La Bergeronnette : 11:15-16. (1992) 3e trimestre.

samedi 1 août 1992

Deux cas de nidification arboricole du héron pourpré (Ardea purpurea) dans la héronnière du lac d'Artix.

Le cas est suffisamment peu courant pour être cité, car le héron pourpré niche habituellement dans les phragmitaies.
Bien que la présence de l'oiseau soit connue dans cette héronnière depuis 1982, (carte 44 XV), ce n'est que le 30 mai 1992 que j'ai pu observé deux nids avec leurs couveurs. Le premier à deux mètres du sol, le second à 2,50 m, les deux étant dans le même saule.

Cette héronnière est régulièrement occupée par cinq espèces de hérons: Bihoreau gris, héron cendré, aigrette garzette, carbier chevelu, héron pourpré. Dans ce massif de saule très compact et guère plus haut que 4 m, la colonie est dense, les deux couples de héron pourpré sont parmi les autres, l'unique différence est que leur nid est plus volumineux que ceux quasi identiques des bihoreaux, garzette, crabier. 

Seul le héron cendré est absent, car il niche plus haut, das les grands saules à proximité. Le Lac d'Artix ne possède pas de phragmitaue, mais une saulaie-aulnaie. Si l'oiseau n'a donc que cette possibilité ici, ce type de nidification n'est pas unique, il a été cité dans la bibliographie. 

Bibliographie

Boutet J.Y., Petit P. (1987) Atlas des oiseaux nicheurs d'Aquitaine. C.R.O.A.P. Bordeaux.

Géroudet Paul. (1978) Grands échassiers, gallinacés, râles d'Europe. Delachaux et Niestlé. 

Hanccok j., Kushlan J. (1989) guide des Hérons du monde. Delachaux et Niestlé. Neuchâtel. 

Groupe d'étude Ardeidés/Cigogne du C.R.O.A.P. animé par P Grisser, que je remercie pour son aide.

Guyot Andréas (1989) les oiseaux du lac d'Artix, 5 années d'observation, MJC du Laü Pau. 

Andréas Guyot
La Bergeronnette: 11:18-19. (1992) 3e trimestre.