Chaque fois, la présence a duré tout l'hiver, au moins pour deux oiseaux, soit une femelle dans le lien déjà décris et un mâle 3 km en aval. Nous en avons même repéré 3 le 28 décembre, et de nouveau 3 le 28 décembre 1992 !
Le suivi n'a été effectif qu'à partir du moment (29 octobre 1989) où nous avons localisé avec précision les reposoirs fréquentés de préférence. Ce sont toujours des arbres morts étêtés se dressant à proximité du plan d'eau, l'oiseau s'y perche au sommet d'une branche verticale. La femelle fait preuve d'une remarquable fidélité à son poste habituel, tandis que le mâle s'est avéré beaucoup moins prévisible. Toujours est-il que la ponctualité relativement précoce de la première observation peu après mi-août et l'accroissement à deux, voir trois oiseaux, mérite d'être relevé pur cet hivernage devenu traditionnel depuis au moins 9 ans.
Il nous parait donc vraisemblable qu'il s'agit des mêmes oiseaux. leur origine reste complètement inconnue; toutefois, du moment que le Balbuzard niche de nouveau depuis 1985 en France continentale, où 3 ou 4 couples au moins se sont cantonnés ces dernières années (dont 2 ont élevés des jeunes en 1992 et 1993, d'après le rapport du F.I.R, n° 24, - on peut se demander si quelques hivernants du Sud-Ouest n'appartiennent pas à la petite population française...
A tout hasard, nous avons fait installer une plateforme sur un pylône de la ligne électrique, sur un modèle illustré dans la revue du F.I.R (n°18, p, 13), dans l'espoir d'une éventuelle nidification. Si ce dispositif a été un succès en Allemagne orientale, notre initiative n'a pas encore eu de résultat; mais il est permis de rêver.... D'autre part, nous sommes préoccupés par l'avenir des reposoirs, car plusieurs arbres morts sont déjà tombés au site d'hivernage de la femelle, Peut-être poteaux pourraient-ils les remplacer et mieux garantir la pérennité, la tranquillité et la sécurité de nos Balbuzards pêcheurs.
Andréas Guyot
7 rue Jules-Verne
F-64000 Pau
Ref: Nos oiseaux, 42:358 (1994).