Je
vous présente cette analyse avec des propositions afin trouver une solution qui
ne fasse pas du vautour fauve la victime d’un système mis en place et
incontrôlé par l’homme.
Il
est important que les éleveurs retrouvent la confiance avec cet oiseau, et que
celui-ci fasse son travail d’équarisseur le plus naturellement possible.
Je
pense qu’il nous faut retrouver la situation antérieure, des années 1990, avec
environ 300 couples nicheurs dans les Pyrénées Atlantiques.
Actuellement
et cela dure depuis 2006, les vautours fauves subissent un déséquilibre de
ressource alimentaire, cela se traduit par des attaques sur le bétail en zone
de piémont et parfois jusqu’en plaine.
Comme
la bibliographie le montre, le vautour fauve peut aussi être un oiseau
prédateur, et c’est ce qu’il se passe parce qu’il crève de faim et qu’il doit
nourrir ses jeunes.
Actuellement
il y a aussi un manque de naissance qui fera qu’il y aura un trou d’environ de
5 années d’oiseau en âge de ce reproduire, cela correspond tout simplement à la
maturité sexuelle de l’oiseau, soit une génération pour cet oiseau.
Mais
sachant que la population a longtemps survécu avec seulement 30 couples dans
les Pyrénées françaises, et c’est bien plus tard et grâce au nourrissage et
l’absence de braconnage que la population des couples nicheurs à fortement
augmenté jusqu'à 580 couples nicheurs dans les P.A.
Proposition de trois
mesures :
Donc :
1°)
Pour diminuer la population de vautour, il faut pouvoir intervenir mais
uniquement au moment de la reproduction, en remplaçant l’œuf par un œuf en
plâtre, et sans en détruire l’œuf fertile. (*)
(*)
Garder l’œuf pour le renforcement de leur population ou la réintroduction dans
d’autres régions ou pays.
2°)
De permettre quelques places de nourrissages avec des bêtes mortes
naturellement, afin de limiter les attaques dans les zones sensibles, mais
uniquement lors des naissances des jeunes vautours, de fin mars à début avril et
jusqu'à l’envol en juillet.
3°)
De demander aux éleveurs de faire l’effort de renter les bêtes avant le vêlage
dans les zones sensibles, ou de ne pas les laisser sans surveillance, mais pour
en avoir parlé avec eux, un jeune veau se porte bien mieux lorsqu’il nait dans
un environnement non microbien.
Comme
vous l’avez lu, le vautour fauve est un charognard, mais il peut être aussi un
prédateur, sur des bêtes affaiblies, cela veux dire qu’il aime aussi la viande
fraîche, il est très friand des placentas même si son régime alimentaire est
principalement composé de viande morte très souvent faisandée.
Je
l’ai vu attendre 4 jours avant de consommer un cheval électrocuté, et deux
jours pour un bovin mort naturellement.
Mais
alors comment donc expliquer les problèmes actuels, de cas de vautour fauve qui
provoquerait la mort chez des animaux affaiblis.
L’historique :
Par
commodité les éleveurs porcins en Espagne ont donnés aux vautours la charge de
se débarrasser à peu de frais de leurs cadavres issus des élevages, environ
150 000 tonnes annuellement.
Les
vautours ont donc pu prospérer librement grâce à une nourriture abondante et
facile à trouver. L’erreur fut d’autant plus grande car comme tous les oiseaux,
sa reproduction est motivée par la nourriture qu’il trouve en hiver. L’homme a
donc créé une sur population artificiellement trop importante.
La
population de couple nicheur a aussi augmentée tant en France qu’en Espagne.
Rien que dans les Pyrénées il y avait environ 300 couples nicheurs en 1990, en
2007 nous avions 580 couples nicheurs. Les vautours comme tous les oiseaux ont
une meilleure reproduction en fonction de la nourriture disponible.
La propagation en 1999-2000 d'une épidémie
d'Encéphalite Spongiforme Bovine (ESB) avait conduit les autorités européennes
à prendre des mesures sanitaires drastiques, forçant en particulier les
éleveurs à détruire le bétail mort au lieu de le mettre à la disposition des
vautours.
La directive européenne 999/2001 fixant les
règles pour la prévention, le contrôle et l’éradication de cette maladie a été
votée, imposant notamment un dépistage systématique de tous les animaux morts
en exploitation. À partir de 2003, de nombreux charniers ont été fermés en
France et surtout en Espagne.
Ces
nouvelles mesures sanitaires d’équarrissages imposées par l’Europe ont été misent
en place depuis le 1 janvier 2006, sans qu’une étude d’impact ne soit préalablement
réalisée, afin de savoir si le manque de nourriture aller poser des problèmes (on
n’en serait peut-être pas là). Celles-ci n’ont plus permis aux éleveurs de
laisser des bêtes mortes en pleine nature, et les vautours n’ont plus trouvés
la même quantité de nourriture abondante et facile d’accès.
La
faim au ventre, la recherche de nourriture les ont conduit jusqu’en Belgique,
Allemagne.
Dans
la même période de temps, l’élevage en zone de montagne a aussi évolué, en ce
sens que le vêlage n’a plus forcement lieu à l’étable mais peut aussi avoir
lieu dans les estives, d’où le risque de ne plus avoir de vétérinaire sur place
en cas de retournement de matrice de la mère.
Les
vautours qui d’ordinaire prenaient leur temps qui manger le placenta dont ils
sont friands ce sont donc rués sur les bêtes affaiblies par le vêlage et ceci a
provoqué des affolements préjudiciables tant aux mères qu’aux nouveaux nés, et il
est certain que des bêtes en sont mortes.
La situation actuelle :
Il
faut bien admettre que la population des vautours fauves et en surpopulation
par apport à la nourriture naturellement disponible du au pastoralisme et si
tel n’avait été le cas, ils auraient pu trouver une autre source de nourriture naturelle
et les dommages n’auraient pas eu lieu.
En Espagne, la population de vautours fauves est ainsi
passée de 2 283 couples en 1979 à 24 609 en 2008. En France, le nombre de
couples, qui était inférieur à 50 dans les années 1960, a atteint 850 en 2007
et près de 1 500 actuellement. Rien que dans les Pyrénées françaises, ce nombre
est passé d'environ 300 en 1990 à 580 en 2006.
Respectant
à la fois le rôle des vautours bénéfiques et la colère des éleveurs, la
solution n’est pas des plus faciles. Celle d’ouvrir à nouveau 50 aires
artificielles de nourrissage, comme c’est le cas en Aragon (la République des Pyrénées
du 13-9-07 ),
n’est pas à mon avis, la solution qui permettra au vautour fauve de vivre de
façon autonome.
C’est
à mon avis beaucoup trop…! Mais surtout c’est encore fait dans l’urgence sans
études préalables.
La réglementation a été assouplie
ultérieurement (règlements EU1774/2002, EU322/2003, EU830/2005, CE 1069/2009),
et le nourrissage des vautours dans des placettes de nourrissage dans un but de
protection des espèces a finalement été autorisé.
La règle CE 142/2011 a en outre permis aux
éleveurs de ne pas systématiquement déposer les cadavres (exempts d'ESB bien
entendu) dans ces placettes (en l’absence de collecte préalable par exemple).
La
solution idéale est qu’une population de vautour fauve puisse vivre le plus
naturellement possible du pastoralisme sans que l’homme ne vienne en plus modifier
leur ressource alimentaire, car cela
a des conséquences plus ou moins graves sur les populations de Vautours fauves
et moines (Aegypius monachus).
On a observé une baisse du taux de reproduction
de ces espèces (le nombre de Vautours fauves dans le parc naturel de Hoces del Rio Riaza dans la province de Ségovie est par
exemple passé de 1 117 en 2004 à 753 en 2008), une modification de leur
comportement de nourrissage (élargissement des zones de prospection et
comportements plus audacieux) et une probable augmentation de la mortalité des
jeunes oiseaux (360 cadavres ont été ramassés en Aragon en 2007). Ces effets
furent toutefois variables selon les régions espagnoles, la Navarre et le Pays basque
ayant été moins touchés que la Castille-Léon et l'Aragon.
Mais
entre temps afin de revenir à un équilibre d’une population de vautour qui ne
cause pas de dommage chez les éleveurs, il faut bien expliquer et agir… !
C’est
pour cela qu’il faut simplement alimenter les aires avec des bêtes mortes issues
uniquement du pastoralisme de la fin mars à début juillet.
Sans
de réelles mesures autres que l’examen clinique, c’est faire du vautour fauve
un ennemi et aller vers actes que tout le monde réprouve (destruction d’espèces
protégées) et qui conduirait des éleveurs à se retrouver devant les tribunaux,
donc un échec total dans tous les deux cas de figure.
Médiatiquement
pour le tourisme des vallées, pour notre patrimoine naturel, et pour la paix
sociale.
Laisser
mourir des vautours de faim, n’est pas une image réjouissante, aucun montagnard
n’est heureux de voir cela, ils ont toujours vécu en paix avec les vautours, aujourd’hui
ils ne comprennent plus, et vouloir nier ou détourner le problème et irraisonné
et irrationnel.
Avec
ces trois mesures il est quasi certain qu’en quelques années le problème des
attaques seront révolues.
Parce
que la seule solution d’un examen clinique des bêtes, afin de constater si la
mort est naturelle de par le retournement de la matrice de la mère, n’est en
rien une solution qui apaisera la colère des éleveurs.
Parce
qu’elle ne tient pas compte de l’affolement des bêtes au moment du vêlage devant
l’acte de prédation et masquera sans doute la cause à l’effet.
Certes
elle aura comme efficacité d’éviter les fausses déclarations d’attaque.
Il
en est de même pour l’indemnisation, un grand nombre d’éleveur y son contre.
Maintenant il nous faut aussi savoir que demain
d’autres menaces pèsent comme l'utilisation prévue du Diclofenac en Europe,
(l'Espagne l'a autorisé en mars 2013 après l'Italie en 2009) et elles pourraient
toutefois changer la donne.
Ce produit vétérinaire anti-inflammatoire est
en effet à l'origine de la disparition des vautours du sous-continent indien.
On estime que de 80 à 90 millions de Vautours indiens (Gyps bengalensis) auraient
disparu au cours des années 1990 et 2000, soit 99 % de la population.
Ce produit constitue un véritable poison pour
ces rapaces (et pour les autres oiseaux), qui décèdent en quelques jours d’une
insuffisance rénale foudroyante après avoir ingéré la carcasse d'un animal
traité. L’Inde, le Pakistan et le Népal ont finalement interdit l’usage de ce
produit en 2006, suivis par le Bangladesh en 2010, ces pays se tournant vers
une alternative non toxique, le Méloxicam.
Si j’ai voulu terminer par cette menace, ce
n’est pas par catastrophisme, mais parce que l’homme toujours et encore une
fois, sera la principale menace dans l’équilibre naturel du vautour fauve.
Andréas
Guyot
27/6/14.
Avec le concours d'ornithomédia.
Avec le concours d'ornithomédia.
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