mercredi 5 juin 2019

Sur l’occurrence des attaques (prédation) par les vautours fauves sur le bétail domestique dans les Pyrénées-Atlantiques.

Qu’est-ce qui a fait que certains vautours fauves, Gyps fulvus, ont modifié leur comportement de nécrophage en prédateur depuis les années 1990. Je rappelle qu’un prédateur tue sa proie, alors qu’un nécrophage attends que sa proie soit morte pour se nourrir.

Dans la communauté ornithologique personne ne voulait y croire, même moi et c’est tout naturellement que fut mis en cause les déclarations des éleveurs et agriculteurs, pourtant ils avaient raison. Aujourd'hui certains ornithologues ne veulent toujours pas y croire en 2019.
Il était inimaginable que le vautour fauve biologiquement nécrophage conçu depuis la nuit des temps, change de comportement et adopte celui de prédateur.

Quelles sont les facteurs qui les ont poussés à cet extrême, car il s’agit bien pour certains d’entre eux de cela. Je ne vois pas une autre explication que la faim et c’est à partir de là que j’ai cherché une explication, car je n’en perçois aucune autre.
J’ai pour cela, la chance dû à mon âge 71 ans, d’avoir participé aux comptages dans les années 1985, 90, j’avais dans les 40 ans, Cela s’appelle l’expérience du terrain.

A cet époque le nombre de couples d’oiseaux nicheurs était sous les 300 couples pour les Pyrénées-Atlantiques (Boutet & Petit 1987), 120 couple en 1984 et proches des 300 cp dans les années 1990. Et il n’y avait aucune attaque connue de vautour sur le bétail.

1975; 35 à 40 couples dans les Pyrénées-Atlantiques
1984; 120 couples dans les Pyrénées-Atlantiques
1990; 300 couples dans les Pyrenées-Atlantiques
1994; 319 couples dans les Pyrénées-Atlantiques

C’est en 1993 – 1996 que les 6 premiers constats ont eu lieu (Arthur & Zénoni 2010), A cette époque la population des couples nicheurs était de 319 couples, soit moins de 650 individus.
C’est donc avec le recul que je puis dire que la bascule (le changement de comportement) s’est faite à cette époque.

Donc à 300 couples, les vautours fauves arrivés encore à trouver leur nourriture in natura, et plus à 319 couples !!! Pourquoi ?

J’ai donc voulu savoir en fonction de leur régime alimentaire, la biomasse disponible. Pour cela il me fallait savoir de quelle quantité avait besoin journellement un vautour fauve, et j’ai donc cherché et interrogé un soigneur dans un centre de soin, dans les deux cas l’on arrive aux environ de 500 gr de nourriture journalière.

Il ne me restait plus qu’a faire le calcul pour trouver à quelle limite les vautours n’ont plus trouvé assez de nourriture, in natura.

300 couples = 600 individus
600 x 0,500 gr = 300 kg de biomasse disponible journellement in natura.

319 couples = 638 individus
638 x 0,500 gr = 319 kg de biomasse disponible journellement in natura.

De notre expérience de terrain, nous n’avons jamais entendu parler d’attaque sur le bétail avec une population de 600 oiseaux.
Alors que l’ONCFS a commencé à faire des constats à partir d’une population de 638 oiseaux.
Si la bascule est très courte, c’est que cela devait déjà être très limite avec une population de 600 oiseaux.
Ensuite le problème n’a fait que s’empirer de mal en pis avec l’accroissement de la population des vautours dans les Pyrénées-Atlantiques.

Par Andréas Guyot.
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Le calcul de la biomasse est très important à comprendre, il est en fonction du besoin de la nourriture journalière pour le vautour, qui est de 0,500 gr en moyenne. (chiffres LPO, CNRS de Chizé, et centre de soin. 
Nombre de vautours x par 0,500 = nb en Kg. 
Actuellement ne 2019, il y a 911 cp soit 1822 ind: (dans les P.A.) comptage ONCFS.
1822 x 0,500 = 911 Kg;
Il doit y'avoir 911 kg de nourriture disponible journellement dans la nature, c'est impossible, d'ou les attaques.

Voici une autre forme de calcul erronée qui est basée à partir du cheptel du nombre d'ongulés vivant, à cela il est rajouté x% de mortalité, et il est dit et écrit, les vautours ont tant de tonne pour ce nourrir. Ce type de calcul justifie encore plus de présence de vautours fauves dans les colonies et accentue donc le déséquilibre.
C'est ce qui se passe actuellement.
Je rappelle que les vautours doivent trouver seuls leurs nourritures in natura, et que celles des ongulés domestiques morts ne doit pas rentrer en ligne de compte, (elle doit être la cerise sur le gâteau.)  
C'est comme cela qu'il retrouvera son rôle d’équarrisseur naturel. 

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