Près d'un îlot, dans une faible profondeur d'eau, car un Héron cendré y avait pied, notre prédateur a saisi le poisson par le ventre et l'a ensuite lacéré de coup de bec tout en essayant de la faire pivoter la tête la première. Cette opération a été répétée plusieurs fois, mais le poisson était toujours vivant lorsqu'il fut avalé.
La longueur de ce traitement préalable m'a surpris, car en règle générale le Cormoran ingurgite très vite les poissons. L'opération était probablement justifiée par l'armement défensif du poisson-chat: la première nageoire dorsale et les pectorales sont pourvus d'un fort aiguillon acéré et venimeux, dont la piqûre est douloureuse. Les deux exemplaires capturés étaient longs d'environ 10 cm, donc de faible taille. Le poisson-chat originaire d'Amérique du Nord et introduit dès le début du siècle en Europe, y est considéré comme une "peste". D'autres cas de prédation sur cette espèce sont-ils connus ?
Andréas Guyot
7 rue Jules Verne
F-64000 Pau
Ref: Nos Oiseaux, 41:321 (1992)