Je vous prie de recevoir notre étude sur la vallée d'Aspe et vous demande la plus grande attention pour sa lecture.
Avertissement
Afin de clarifier cette étude, je n'ai volontairement pas fait figurer les noms latins après les noms d'espèces, ceci, parce-que leurs noms sont suffisamment connus et qu'il n'y a pas de confusion entre elles.
Tout en gardant le plus possible un langage scientifique, j'ai aussi banni le plus souvent le vocabulaire hermétique.
La référence cartographique sont les cartes IGN 1546 et 1547 Ouest.
Cette étude fait suite à celle réalisée au printemps dernier et rédigée le 14 mai 1991.
En vous remercient, je vous adresse mes sentiments les meilleurs.
Etat initial de l’avifaune et de la
faune le long de la RN 134 en vallée d’Aspe.
J’ai d’abord voulu délimiter les
secteurs d’étude en tenant compte des principales zones de nidification.
Secteur 1:
Centrale électrique au viaduc d’Escot.
Dans cette zone il niche : des
milans noirs, des buses variables, des bondrées apivores, des milans royaux.
Tous ces oiseaux nichent sur l’ensemble du territoire français, dont l’influence est quasi nulle sur un dérangement dû au trafic routier.
Tous ces oiseaux nichent sur l’ensemble du territoire français, dont l’influence est quasi nulle sur un dérangement dû au trafic routier.
Secteur 2 : Viaduc d’escot, croisement route de Lourdios D 241.
C’est à partir de ce secteur que niche les grands rapaces de montagne depuis ma précédente étude réalisée au printemps 1991, il n’y a aucune influence après les travaux.
A) Pène d'Escot:
Un nouveau couple de vautour fauve a niché en 92, ce qui en fait 8, les travaux par explosion n'ont pas perturbé la colonie des 7 couples nicheurs en 90 et 91, les milans royaux y niche toujours ainsi que les milans noirs.
Bien que le vautour percnoptère soit très présent pendant la période de nidification, sa reproduction n'est pas toujours prouvée en ce qui concerne mon état de connaissance, car à la fois, M. Jacques Carlon de Pau et Michel Leconte du centre d'écologie montagnarde de Gabas devrait communiquer les observations de façon précise, alors que ce dernier a bénéficié des miennes. Ceci bien sûr dans le but d'être le plus juste possible. le prétexte invoqué est qu'il faut assurer la protection des oiseaux contre d'éventuels dérangements humain !...
B) Sarrance: Deuxième colonie de vautours fauves nicheurs.
la colonie est visible depuis la ligne droite entre le village et la station service, vers l'Est. les travaux d'amélioration de la RN 134 en 1989/1990 n'ont pas perturbé leur reproduction: Environ 5 couples sur Couratou. C'est à partir de ce site qu'a débuté la re-nidification des vautours le long de la RN 134.
Secteur 3: Croisement route de Lourdios D. 241-Bedous.
Dans ce secteur la nidification est par tache successive.
3) un couple sur la route de Gey, sur la droite avant le pont de l'escalieuse.
4) En face du départ de la route de Gey, 5 couples nichent dans les rochers calcaires du bois de Layens.
5) Dans le secteur "La Mousquère" sous le pylône, 10 couples nichent.
Explication :
Puisque les travaux par explosion n'ont pas altéré la colonie d'Escot, puisque les autres travaux routiers sur Sarrance n'ont pas été dommageable pour la colonie de Sarrance sur le Couratou, je n'ai donc pas pris en compte les colonies du Biscacou sur Lourdios et celles des crêtes du Camlong dans le vallon de Gey, toutes deux situées bien au-delà de la RN 134. Il y a fort à penser que les secteurs de Layens et Mousquère sous Biscarce ne seront pas non plus altérés pour les futurs travaux d'élargissement.
Les enseignements sur la nidification des vautours fauves le long de la N.240 en Espagne sous l'embalse de la Pena au niveau des falaises surplombant la nationale et jusqu'à 700 mètres en aval du barrage, me font dire:
A - Qu'avec le trafic routier assez important pas camions.
B - Qu'avec l'âge de la colonie, connue depuis toujours.
C - De sa bonne santé de par sa diversité, il y niche à la fois :
- Vautours fauves
- Vautours percnoptères
- Aigle royal
- Faucon pèlerin
Autres oiseaux observés régulièrement :
- Hibou grand-duc
- Gypaète barbu
- Aigle de Boneli
- Circaète Jean le blanc
D) De la similitude de deux sites de reproduction au-dessus de la route.
Compte tenu de ces quatre facteurs, je ne vois pas en quoi la population des rapaces nicheurs souffrirait en vallée d'Aspe.
Autres oiseaux nicheurs dans le secteur 3
Un couple de percnoptères et un maximum de 5 couples de milans royaux.
la très saine population de corvidés de montagne, chocard à bec jaune et crave à bec rouge des Costes de Gey et du Mail d'Abérou, n'ont absolument rien à voir avec la RN 134.
Quelques autres oiseaux sont aussi présents pendant les périodes de forte neige
- Gypaète barbu
- Tichodrome échelette.
C'est la recherche de nourriture qui les fait descendre, mais là encore, l'influence de la route est quasi nulle dans cette recherche puisque pas concernée
Au-delà des secteurs 2 et 3, il n'y a plus de vautours fauves nicheurs.
Secteur 4: Altitude 400 m, aval de Bedous, centrale du pont d'Esquit.
Dans ce secteur à densité plus urbaine, sur la plaine alluviale, aucune falaise ne permet la nidification de grands rapaces. Seuls, le rocher de la Vierge serait favorable, mais je n'y ai vu qu'une fois un faucon pèlerin en vol et un tichodrome échelette sur la paroi. Dans ce secteur, le percnoptère se nourrit sur la décharge de Bedous.
Secteur 5: Centrale du pont d'Esquit à Cette-Eygun.
Dans la première falaise en montant et à gauche, il y a eu longtemps un hibou grand-duc nicheur, à environ 15 mètres au-dessus de la chaussée. Ni en 90, 91 et 92, l'oiseau n'a été présent. Le site est-il déserté pour autant et pourquoi ?
Dans la haute au-dessus de la carrière nichent des faucons crécerelles et des hirondelles de rocher.
Jusqu'à Cette-Eygun, je n'ai trouvé aucun grand rapace nicheur.
Secteur 6: De Cette-Eygun, au pont de Cebers.
De l'intersection RN 134 - D 739, l'on peut voir au pied et à gauche de la falaise de droite, le site de nidification du percnoptère.
Dans celle de gauche niche un couple de faucon pèlerin et un couple de grand-duc (J. Cedet). A partir de Borce, en montant dans le vallon de Belonce sur la face sud Pène d'Udapet, niche l'aigle royal. (J. Cedet).
Explication:
Les sites de nidification des vautours percnoptères sont surprenants car ils sont souvent situés dans des sites très proches de possible dérangement, exp:
A) au-dessus du pont du fort D 132 Arette la Mouline.
B) dans le dernier grand virage après le refuge de Bélagua C 137 col de la Pierre St-Martin Isaba à 5 mètres au-dessus de la route.
C) Derrière le Castillo de Loarre, rocher du mur des remparts. Mallos des Riglos.
D) Rocher d'Agüero près de l'hotel.
E) Au-dessus de la RN 240, juste après le barrage de la pena.
F) En Vallée d'Aspe point 1088, secteur 8.
Pour trouver sa présence dans les sites, je visite les décharges publique, l'oiseau a aussi un comportement assez peu farouche, ma voiture me sert d'affût pour l'approche.
Sur la décharge de Marseille à Entressen en Crau, l'oiseau à une adaptation surprenante au bruit et à la présence humaine.
En vallée d'Aspe, Me de Fontenay de Borce les fait venir dans son jardin pour les nourrir.
Il semble que durant leur immaturité en Afrique, la confrontation avec la présence humaine sur les décharges les rende plus confiants.
L'important pour eux, c'est la tranquillité des sites de nidification.
Secteur 7: Du pont de Cebers à Urdos.
Dans les falaises droites du défilé calcaire du Portalet nichent:
- Une colonie de craves à bec rouge.
- Quelques martinets blancs.
- Un couple de hibou grand-duc.
- Un couple de vautours percnoptères.
J'ai demandé à Mr Rose, maire de Borce, de prendre des mesures de protection afin de protéger leur nidification contre l'escalade ceci en date du 16 juillet 1991.
Je peux aussi affirmer la nidification du couple de circaète jean blanc dans le bois derrière la falaise à droite dans le Baralet.
Sous le chemin de la mature, j'ai observé le tichodrome échellette. Le faucon est nicheur depuis de nombreuses années dans ce secteur.
Aucun de ces oiseaux ne risque d'être menacés par la destruction de leurs aires de nidification situées très haut dans cette falaise.
Secteur 8: D'Urdos au Forge d'Abel.
J'ai découvert un nouveau site de nidification de vautour percnoptère (témoin J.J Camara, Garcet-Lacoste, R. Rose) au point 1088 entre Bordenave et Sarrot du Mirail, lors de mes prospections en vallée d'Aspe. Cette falaise calcaire, située plein Sud, à gauche de la N 134.
Sur la partie gauche de la 134 sur la falaise située plein Est, Il y a des indices de nidification d'un grand-duc. Derrière dans les falaises point 1319. Il y a des indices sur une ancienne aire d'aigle royal. Dans ce secteur niche un milan royal, tout ceci au Sud-Est du Sarrot du Mirail.
Explication:
Vous avez du remarqué qu'à chaque site de nidification correspond une falaise, elles sont surtout de type calcaire. En effet, les grands rapaces nichent surtout dans les falaises ; Les vautours fauves sur des vires, Les percnoptères dans des cavités. Les hiboux grand-duc en Aspe nichent dans des falaises, mais ils pourraient aussi nicher dans des granges.
Le seul couple de gypaète niche dans le fond du vallon d'Espélunguère dans une faille. Chaque vallée n'a qu'un couple, ce n'est que biologique et non lié à un facteur de conséquence. Contrairement à ce qui à été affirmé, celui-ci est bien loin du site, presqu'à 2,5 km du site du chantier et sans visualisation de celle-ci depuis l'aire de reproduction.
Explication:
Actuellement en France, a lieu un programme de réintroduction dans les Alpes, chaîne des Aravis non loin de l'autoroute Genèvre-Chamonix. Je fais ce parallèle parce -que les Alpes ici, sont pris en exemple de ce qu'il ne faut pas faire, alors pourquoi des gypaètes barbus ?
Comme dans tous les massifs montagneux, les oiseaux de proies, tels que les aigles royaux, les gypaètes et les vautours fauves ne se nourrissent pas en fond de vallée. Voici l'état initial sur la nidification des grands rapaces.
Les pics:
Pour cet oiseaux, l'élargissement ne détruira pas de hétraies-sapinières, les quelques pics à dos blancs du bois de Lazarque, d'Espélunguère, d'Anglus, ne subiront pas de conséquence sur leur changement de biotope.
Pour ce qui est du pic noir, l'espèce est en expansion partout, même sur le reste du territoire français.
Les passereaux:
Avifaune liée directement au gave d'Aspe: le cincle plongeur, la bergeronnette des ruisseaux.
- Le cincle plongeur: la particularité écologique et biologique de cet oiseaux de par son régime alimentaire est un indicateur de la qualité des eaux. De par son régime alimentaire, c'est un insectivore aquatique, il se nourrit exclusivement sous les eaux d'insectes à l'état de larve et plus particulièrement en Aspe; d'éphémères, phryganes, plécoptères, elles ont des noms plus usuels: les mouches de mai, les mouches de pierre.
C'est pourquoi on peut considérer qu'un gave est très pur quand ces insectes y sont encore nombreux et c'est pour cela que le cincle est un indicateur précieux.
- La bergeronnette des ruisseaux, quant elle, se nourrit de ces mêmes insectes mais à l’état adulte du vol, elle est aussi moins représentative sur la qualité du milieu.
- Le martin-pêcheur, il est surtout présent dans le secteur 1, plus rare ensuite, ce qui est assez normal, sa principale exigence des berges abruptes, ce qui est assez normal. Là encore, je désire que l'on tienne compte de mon plan sur la réhabilitation du gave, afin de recréer les conditions pour que la faune et la flore retrouve un équilibre.
Pour les autres oiseaux, les changements n'apporteront pas spécialement des bouleversements si ce n'est l'accroissement de la vitesse qui est toujours un risque supplémentaire pour les merles, fauvettes etc... en traversant la chaussée, mais le problème est le même sur l'ensemble du territoire français voir européen, seul le retour à la charrette et aux vélos protégera les oiseaux et le milieu en général.
Autres espèces animales: L'ours.
ma connaissance sur lui, n'est due qu'a la lecture des uns et des autres, mes prospections ont toujours été guidées à la suite de ces mêmes lectures.
J'ai découvert que le train a été à l'origine de la mort de 9 ours dans le parc national des Abruzzes (Acta Biologica Montana page 73), Donc voiture et train, c'est comme pour les oiseaux, des risques majeurs pour leurs déplacements.
Ce qu'il en ressort en général, c'est que le gave est aussi un obstacle sérieux pour le franchissement de la Vallée.
- L'ours a besoin de parties planes bordées de forêts pour traverser un fond de vallée. Sur le bruit des camions et la fréquentation invoquée, le livre de J.J. Camara nous montre comment un ours peut devenir familier, s'il y a absence de persécution à son égard.
L'ouvrage de Claude Dendaletche "Acta Biologica Montana N°6, l'ours brun", présente iniquement les ours en Europe du Sud.
Je me garderai de dire le fond de ma pensée sur l'authenticité de certains défenseurs de l'ours et sur la connaissance qu'ils en ont. Si l'ours n'existait pas pour leur combat contre le tunnel, quel serait l'autre animal invoqué ?
- Le desman:
Ses exigences écologiques coïncident avec les zones à truites en moyenne altitude entre 300 et 1 200 mètres, mais principalement sur ses affluents, jusqu'à 2 500 mètres d'altitude.
"Il y a aussi un autre facteur écologique d'importance : la répartition de l'espèce coïncide aussi avec l'extension des zones de plus forte précipitation et dans une mesure moins exacte, avec celle des forêts de feuillus" (Richard 1986, page 70).
J'ai pu obtenir un témoignage direct en vallée d'Aspe par le responsable de la pisciculture de Lées-Athas qui gère l'hydrobiologie continentale de L'I.N.R.A. il a observé deux couples sur son domaine. Ils sont cantonnés au milieu, ceci est confirmé par les recherches de (Richard 1986).
Il m'a confirmé aussi la faune aquatique des gammares, des trichoptères, des éphémeroptères, des plécoptères, des simulies.
Le desman fréquente surtout les affluents du gave d'Aspe, là où les rochers sont recouverts de mousse. Le témoignage de cette personne sera à prendre en compte pour la conclusion de l'étude d'impact car il s'agit d'un professionnel non enclin à des luttes d'influence.
- Les tritons:
Le plus connu est celui des Pyrénées, plus communément appelé Euprocte, une francisation de son nom latin Euproctus asper. Les deux autres tritons sont protégés, le palmé et le marbré, pour ce dernier, il manque en altitude, il est plus ou moins absent des Pyrénées.
Le triton des Pyrénées est un endémique, il vit surtout en altitude à moins de 1 000 mètres il devient rare (Nicol 1990 p.63). L'auteur indique que l'espèce semble être présente dans chaque torrent autour du col du Somport (p. 74), mais dès que celui-ci perd de l'altitude, le triton devient rare, il faut que la pente demeure importante (p. 53 et 54).
Des forges d'Abel au pont d'Esquit, les eaux sont canalisées, un débit réservé reste libre. A la lecture du livre "l'Euprocte des Pyrénées", le milieu ne correspond pas pour ce triton, il est donc peu vraisemblable que l'aménagement perturbe l'espèce. L'auteur m'a confirmé que ce triton vit surtout dans les petits ruisseaux et qu'il n'aime guère les grands, à l'image du gave d'Aspe où s'il s'y trouve, il reste au bord des affluents directs. Le triton a un lien direct de fréquentation avec le milieu des desmans dont c'est à peu près le même régime alimentaire (Nicol 1990 p. 139-143.
Néanmoins dans la pisciculture de l'INRA, ce triton est régulier au printemps, les eaux de cette pisciculture viennent d'une résurgence située juste au-dessus.
- La loutre:
Aucun indice n'a été relevé dans cette partie du gave d'Aspe, je crains le pire pour cette espèce qui a été victime du manque d'instruction de l'espèce humaine. La loutre n'est pas nuisible, elle est utile et pourrait très bien vivre en vallée sans aucun problème, puisqu'elle vit dans le Nord de L'Aquitaine.
- Poisson:
L'argument qui consiste à dire qu'ils seront menacés relève de la pantalonnade. les introductions massives de truites, ombres et ombles chevaliers ne font que créer un déséquilibre par une population artificielle des cours d'eau et lacs? c'est aussi une menace supplémentaire au milieu car ce sont des poissons prédateurs. L'omble chevalier ne se trouve que dans les lacs de haute montagne. Au niveau du gave d'Aspe, il ne s'y trouve que des truites Fario, quelques Arc-en-ciel et des ombres que l'on ne trouve qu'au printemps.
Effet positif sur l'avifaune:
La solution du tunnel est positive pour plusieurs espèces. L'hivernage du grand tétras, car cette espèce trouve refuge dans le bois du Sanssanet et d'Anglus. Le lagopède alpin, cette espèce est présente dans les secteurs Peyrenère et versant Sud d'Arnousse ainsi que la perdrix grise. Ces trois gallinacés profiteront de l'avantage de ce que le trafic routier se fera par tunnel d'autant plus que son passage sera gratuit, toute la partie du parc national se trouvera de la sorte moins fréquentée.
Car plus on monte en altitude, plus la flore a un lent développement et plus l'impact néfaste a des conséquences graves. Ceci est très bien expliqué dans le livre "La vie en montagne", (Fischesser 1982). Il est donc bénéfique que l'essentiel du trafic passe sous le tunnel, c'est réellement une solution écologique comme le dit le rapport du C.I.A.P.P.
Les effets indirects sur l'environnement:
L'élargissement de la RN 134 dans les secteurs déjà aménagés n'ont pas eu de conséquence désastreuse visibles, en particulier sue l'avifaune. Puisqu'encore le dynamitage du verrou calcaire n'a pas perturbé les vautours fauve, cette faune peut en partie se déplacer, or il n'y a eu aucun déplacement, ceci doit avoir valeur d'exemple sur la nouvelle enquête publique.
Le bruit n'a aucune conséquence pour les oiseaux puisque ceux-ci savent faire la différence des bruits. A la fois sur le camp militaire de captieux pour les grues cendrées, et sur celui du camp de Ger pour les courlis cendrés, les oiseaux ne sont pas sensibles au tir de mortier et de canon, alors qu'ils le sont lorsqu'un chasseur tir au fusil. J'ai pu vérifier ce phénomène au Crau avec les avions à réaction de l'armée, pourtant très bruyant. Je l'ai encore vérifié sur la colonie sous l'embalse de la Pena N 240.
La pollution atmosphérique:
Celle-ci est mesurable sur un milieu naturel, avec l'étude des lichens en effectuent un point zéro. On peut de la sorte, mesurer sur plusieurs secteurs l'état des pollutions.
Quelle est l'influence de la pollution atmosphérique sue l'avifaune, je n'ai personnellement rien lu de la sorte. il est vrai que vu la mobilité de cette faune avienne, cela est difficilement mesurable.
La pollution par résidus d'hydrocarbure et gomme:
Il existera fatalement une relative pollution de résidu d'hydrocarbure et gomme par lavage de la chaussée suite aux pluies. Quels en seront l'apport ? A t-on mesuré aujourd'hui les degrés des éléments polluants ? Quelle est la qualité des eaux du gave ? Néanmoins, le cincle plongeur est présent sur tout le gave. Sa présence est hautement significative sur la qualité des eaux et du biotope (Guigo 1991 p. 111).
La présence du chevalier guignette et de la bergeronnette des ruisseaux est moins significative car moins écologiquement.
La loutre serait un autre indicateur de l'excellente santé du milieu mais son absence est dû à d'autres raisons.
Protection de l'environnement écologique et socio-économique:
Actuellement ce projet de passage, de par son coté modeste n’entraînera pas de bouleversement écologique dans la vallée.
Il entraînera uniquement des changements d'habitudes, circulation plus importante et gênante, la vallée y perdra en convivialité.
Tant que la réalisation restera à ce niveau, la viabilité des écosystèmes persistera. Il ne faudrait pas que dans le futur, nos hommes publics parce-qu'ils n'ont pas pu atteindre l'objectif fixé, ne se lancent vers un nouvel aménagement routier plus grandiose qui là, aura sûrement des conséquences en chaîne sur l'environnement.
Il faut prendre les moyens pour préserver et assurer la pérennité de l'environnement de la vallée.
Il faut des garanties car l'on s'habitue à vivre avec une nouvelle gêne, les aspois vont s'y accoutumer aussi bien que nous dans nos villes, ainsi de suite et jusqu'où ? Ce que nous, on accepte, ce à quoi l'on s'adapte, il faut penser que la nature a des tolérances beaucoup moins souples, elle disparaît.
Une des garanties serait de prendre des mesures pour que le flux en fond de vallée ne monte pas dans les versants.
Il y a déjà eu des changements dans la faune, telle la disparition de la loutre par exemple pour d'autres raisons, mais elle a disparue ! Jusqu'où peut aller la compétitivité en zone de montagne ? toute la question est là !
A un certain stade il y a une irréversibilité sur la faune et la flore. Le problème ne vient pas du nombre d'habitant, mais des moyens engagés pour faire vivre ce nombre, à la même vitesse qu'en plaine et de plus en plus vite pour être tout aussi performant et compétitif qu'en ville, car il n'y a pas de disparité, et tout le problème vient de là.
Ce problème est un problème de fond:
Comment permettre aux habitants des vallées de vivre aussi bien que ceux des villes sans mettre leur écosystème en jeux ?
La vallée s'est déjà dépeuplée suite à la guerre de 14-18 par la disparition des hommes. Aujourd'hui, c'est le manque de travail et d'investissement qui fait que les jeunes la quitte, et plus particulièrement les femmes.
La route avec son tunnel ne sera pas la solution en soit, elle y contribuera certes, mais il faudra en plus, revoir l'habitat et les structures d'accueil.
Pour retenir les gens, voir les faire venir, il faut donc un accueil complet. Pour cela, c'est toute une synergie qui devra être mise en pratique pour arriver à faire vivre la vallée. Etant d'origine paysanne, je voudrais dire cela: à l'époque de mes parents, c'était le moins doué qui reprenait la ferme, maintenant cela est bien fini. Ce que je veux dire, c'est qu'il faudra retenir les meilleurs d'entre nous.
C'est aussi une garantie pour ne pas se lancer dans des programmes d'urbanisation en hauteur pour du tourisme d'accueil aléatoire.
Sans négliger le tourisme, il faut garantir une certaine "autarcie" dans le bon sens du terme.
Je connais bien le problème des îles en Bretagne, plus particulièrement Ouessant. Pour y retenir la population, il a été créé des collèges qui gardent les jeunes jusqu'en seconde. Sur Ouessant, ils sont 17 élèves de la sixième à la seconde, alors qu'en vallée on ferme des écoles primaires.
Une île est comme une zone de montagne, il faut une disparité par rapport à la plaine. Ne voir que l'aménagement routier sans voir la réalité socio-économique, équivaut à mettre la charrue avant les bœufs.
Je demande que l'étude d'impact examine aussi cela, car la faune et la flore n'aime pas la solitude. Aujourd'hui 80% de la population vit sur 20% du territoire, pour les années à venir, il est prévu 90% sur 10%.
Autre point important, c'est d'informer les transitaires qu'en zone centrale de montagne, pour des raisons écologiques, il n'y a pas d'autoroute et leur demander un respect particulier de l'environnement et de réduire leur vitesse, ceci par une signalisation routière.
Raison pour lesquelles le projet doit être retenu.
Les effets et la lecture de la loi du 10 juillet 1976 - Article 1.
Il y a préservation des espèces animales (pour les végétales, je ne suis pas compétent). Le maintien des équilibres biologiques auxquels les espèces animales participent, est respecté. Pour la protection des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent, sont d'intérêt général. Là aussi, aucune ressource naturelle ne subira de dégradation.
Les effets et la lecture de la Directive 79/409 du 2 avril 79.
- Le paragraphe 1 et 2 de l'article 1
- Tout l'article 2
- A l'égard des points A, B, C, D, de l'article 4
- A l'égard du point D de l'article 5
- Le paragraphe 1 de l'article 10.
Compte-tenu de la lecture de ces différents aspects, les aménagements engagés sont conformes puisque dans le secteur 2, à a hauteur des fontaines d'Escot, les travaux n'ont pas altéré la nidification des vautours fauves et qu'en vallée d'Ossau, la construction d'un paravalanche sous une aire d'aigle royal, n'a pas non plus dérangé sa reproduction et sa nidification, cela depuis 1988 à Estremère. En tenant compte que l'aigle royal en vallée d'Aspe niche dans un secteur absolument pas exposé puisque situé en vallée de Belonce (secteur de Borce).
Compte-tenu que dans les Alpes française, la réintroduction du gypaète a lieu dans un massif bordé par une autoroute Genève-Chamonix alors qu'en Aspe l'impact est bien en deçà.
Avec tous ces éléments, je demande que la prise en compte des impacts et des scenarii proposés soient retenus pour le choix final.
Les lois du 24 avril 1979 sur les amphibiens et reptiles et celle des mammifères du 17 avril 1981 relative aux articles 3 et 4 de la loi du 10 juillet 1976, n'ont pas d'incompatibilité avec les aménagements en vallée d'Aspe, de par la répartition des espèces concernées.
Mesures compensatoires:
Dans les parties où le gave a été détourné et empierré après modification de son cours, je désire que soit pris en compte mon plan de réhabilitation du gave. Ce plan permettra de retrouver un état initial tant pour la faune que pour la flore.
La connaissance des rapaces est telle et les dispositions de la directive 79-409 dans son article 3 paragraphe D, permet la création de biotopes.
En conséquence, je demande que soit créés des aires de nidification supplémentaire à celles existantes afin d'aider les rapaces. Ces aires devront être de type cavernicole afin que les espèces et principalement
- le hibou grand-duc,
- le gypaète barbu,
- le percnoptère d'Egypte,
- le faucon pèlerin.
Puissent avoir la possibilité d'étendre leurs zones de nidification. La création de nouvelles aires de nidification pourront être prises en charge pas les A.C.N.A.T. crédit européen.
- A, je souhaite qu'une de ces aires se trouve sur le Billare, cirque de Lescun, dont l'orientation idéale est située dans un biotope assez particulier.
- B, dans la falaise de Etsaut dans le secteur Escale jusqu'au point 1121 mètres. Elle est située plein Sud dans un secteur très favorable.
- C, dans la haute falaise située à gauche et au-dessus de la carrière, à la sortie du verrou calcaire du pont d'Esquit.
Si ces trois falaises avaient des cavités de taille suffisantes, elles seraient incontestablement habitées, ceci de part orientation et les biotopes qu'elles couvrent.
D'autres mesures compensatoires existent comme:
- Les passages à batraciens encore que là, il faut une étude assez sérieuse sur ces passages, il ne suffit pas de les implanter pour créer le besoin.
- Un bras d'eau me semble nécessaire pour créer une mini-zone de saligue dans la plaine de Bedous. Celles-ci sont des mesures en faveur de la faune et de la flore.
Pour les compensations d'ordre socio-économique, il me semble que le Sivom d'Accous est plus en mesure de faire des propositions. Néanmoins, nous demandons l'étude de zones de protection spéciale, à la fois pour la faune et la flore et la survie du pastoralisme. Regardez vivre les oiseaux demande à faire partie de cette commission.
Conclusion:
Comment voir le problème de la globalité de l'aménagement. En ce qui concerne les espèces d'oiseaux, la globalité doit tenir compte de l'habitat. Les vautours fauves nichent uniquement dans les secteurs 2 et 3. Pour leur recherche de nourriture, d'octobre à mars, elle se fait en vallée d'Ossau sur une aire artificielle, ensuite dans les alpages.
Quelle globalité prendre, d'où à où ? Le problème est le même pour le percnoptère qui lui, va du secteur 1 à 8 et est extrêmement rare en plaine et jamais sur Oloron.
Comment faire entrer un biotope comme la forêt d'Issaux dans le cadre de la RN 134. Où la globalité aurait un effet positif, c'est lorsqu'il n'y a pas franchissement du col du Somport pour les gallinacés, car ils sont directement concernés.
Pour les affluents du gave d'Aspe en amont de la route, y'a-t-il globalité ? comment en amont, un desman ou un triton peut-il subir des dérangement ou nuisances ?
On peut attribuer une globalité pour les truites fario puisqu'en aval de la route.
La globalité et l'habitat sont intimement liés. Doit-on additionner et soustraire dans la globalité des habitats et des biotopes différents avec les espèces ?
Comment additionner ce qui est négatif et comment soustraire ce qui est positif, car ce sera le cas. qu'est-ce qui sera globalement positif ou négatif ?
- Entre les effets positifs sur les gallinacés.
- Entre les effets négatifs sur les pollutions;
ou ne devrait-on compter uniquement que les effets négatifs, c'est ce que je redoute d'ailleurs.
Quelles sont les espèces concernées et par quelle loi ? Celles du 10 juillet 1976 qui est française ou celle du 2 avril 1979 qui est européenne et dans quelles annexes ?
Dans les deux cas, il y a aura toujours moyen de trouver "la petite bête" Pour ce qui est de mon étude, tous les sites sont véritablement sur place, tous les endroits sont rigoureusement exacts car j'ai donné la localisation précise.
Bibliographie principale
- Dajoz, 1985., Précis d'écologie, Dunod université 505 p. Bordas Paris.
- Guido et al, 1991., Gestion de l'environnement et étude d'impact 231p. - Masson Géographie.
- Journal Officiel de la république française, 1990., protection de la faune et de la flore tome 1 "1454" 391p.
- Lacroix, 1991., Lacs et rivières, milieu vivants, Ecoguide 255p. Bordas Paris.
- Blauscheck, 1992., Randonnées au bord de l'eau, observer, identifier, connaître 129p. Bordas Paris.
- Dendaletche, 1986., l'ours brun Pyrénées, Abruzzes, Mont Cantabrique, Alpes du Tretin, Acta Biologica Montana 6, 236p Pau.
- Richard B, 1986., Le desman des Pyrénées. Science et découverte 112p le Rocher Monaco.
- Nicol, 1990., L'euprocte des Pyrénées, 171p. Marrinpouey Pau.
- Fischesser, 1982., La vie en montagne, 255p. Chêne Hachette. Paris.
- Dejoughe, 1984., Les oiseaux de montagne, 310p. Point Vétérinaire. Maison-Alfort.
- Dendaletche, 1988., Grands rapaces et corvidés des montagnes d'Europe. Acta Biologica montana 8. 189p. Pau.
- Duruelle, 1983., Lichens témoins de la pollution. 108p. Vuibert Paris.
Plus de nombreux autres livres dont il serait trop fastidieux de donner la liste ayant plus de 400 ouvrages dans ma bibliothèque.