Par Andréas Guyot.
Ce dernier se déverse dans un autre grand lac, celui d’une
base de loisir d’Orthez. Ce vaste trou est la résultante de la recherche des
matériaux de terrassement pour la construction de l’autoroute A64.
La gestion est assurée par la fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques,
dans un premier temps le but avait été d’en faire une vitrine sur les
différents modes de chasse, puis pour des raisons que j’ignore, peut-être par
manque de visiteurs ? la fédé a décidé d’en faire un marais à vocation plus
naturelle afin attirer des espèces sauvages.
Le niveau d’eau est quasiment constant à quelques centimètres
près, ce qui veut dire qu’il y a une absence de vasière. Si pose il y a, c’est
sur les berges et les différents îlots et troncs d’arbres morts aménagés
spécialement.
Mes visites ont commencé en 1994, de façon périodique et
suivant ma disponibilité et ma motivation, car la région est très riche en
différent lieu d’observation : Migration sur les cols, littoral
atlantique, lacs collinaires en plaine etc…
J’y ai observé 170 espèces d’oiseaux sauvages, et 3 espèces
d’oiseaux exotiques.
J’ai pour des raisons de facilité établi un tableau mensuel de
présence de 1994 à nos jours 2020, sans comptage individuel des oiseaux
présents.
Les observations :
En 1993 la fédération a implanté un troupeau d’Oies cendrées (Anser
anser), en les nourrissant tous les jours, combien ? Celles-ci étaient
toutes baguées, au fil des ans et des générations les jeunes issus de ce
troupeau n’ont jamais été bagué, ce qui fait qu’à ce jour la centaine d’oies cendrées
bien qu’elles ne soient plus nourries, restent fidèles au lieu, et sans aucune
bague.
Une autre espèce a été aussi introduite, le Canard colvert (Anas
platyrhynchos), chaque année environ une cinquantaine d’individus sont
lâchés pour des besoins de repeuplement pour la chasse aux gibiers d’eau.
Ce sont là les deux seules espèces introduites par l’homme, elles
attirent d’autres espèces sauvages, puisqu’une oie cendrée baguée couleur avec
un collier au cou a été identifiée comme certains colverts non bagués.
Toutes les autres espèces observées sont des oiseaux
sédentaires, hivernants ou migrateurs. Les poses ne sont jamais des oiseaux en
grand nombre, le marais est trop petit pour les accueillir, tel un vol de 250 Canards
souchet (Anas clypeata), qui est allé se poser en aval sur le grand lac
de la base de loisir d’Orthez.
Les seuls oiseaux en nombre sont les Hérons garde-bœuf (Bulbucus
ibis) en dortoir et sur le reposoir, j’en ai compté jusqu’à 800 individus.
La majorité des oiseaux reproducteurs a lieu sur les îlots du
grand lac de la base de loisir : le Grand cormoran (Phalacrocorax
carbo), le Héron cendré (Ardea cinerea), le Héron garde-bœuf (bulbucus
ibis), l’Aigrette garzette (Aigretta garzetta), le Bihoreau gris (Nycticorax
nycticorax), mais aussi certains couples d’Oie cendrée (Anser anser),
une grande partie nichent sur les îlots du marais de Biron.
Les autres oiseaux nicheurs sont : la Foulque macroule (fulica
atra), la Poule d’eau (Gallinilla chloropus), le Grèbe huppé (Podiceps
cristatus), et le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficolis), le
Canard colvert (Anas platyrhnycos), le Râle d’eau (Ralus aquaticus).
Tous les autres palmipèdes sont principalement des hivernants,
même si la Sarcelle d’hiver (Anas crecca), et le Canard chipeau (Anas
strepera), sont des migrateurs tardifs ou des oiseaux non reproducteurs.
Les oiseaux non reproducteurs :
Comme vous pouvez le voir sur le tableau beaucoup d’espèces
sont présente tout au long de l’année, et ce n’est pas pour cela qu’elles y sont
sédentaires et reproductrices au marais de Biron, il s’agit en fait d’oiseaux
avec un statut plus ou moins erratique, et qui ne semble pas s’y reproduire. En
fait ce type de lac artificiel et aménagé d’îlots, accueille certes des
d’oiseaux, mais ne leur permets pas de se reproduire.
Dans tous ces oiseaux présents sur le lac, il y en a beaucoup
en deuxième année civile (des immatures) exp : le Héron cendré (Ardea
cinerea), ce dernier est en première année de son envol en avril/mai
jusqu’au 31 décembre, puis en deuxième année du 1er janvier au 31
décembre suivant, ce n’est qu’en troisième année qu’il sera reproducteur. C’est
pour cela qu’il est important de savoir distinguer les oiseaux en deuxième
année, si c’est plus facile chez le Héron cendré (Ardea cinerea), le Bihoreau
gris (Nycticorax nycticorax), le Grand cormoran (Phalacrocorax carbo), le
Cygne tuberculé (Cygnus olor), ça l’est moins chez l’Oie cendrée (Anser
anser), (couleur du bec plus pâle) et pas du tout chez un grand nombre
d’anatidés.
Observer des deuxièmes années civiles, chez les ardéidés est
courant chez la Grande aigrette (Egratta alba), mais quasi impossible chez le
Héron garde-boeuf (Bulbucus ibis), Dans ce type de recensement toute la
difficulté est là.
L’erratisme chez les oiseaux :
Cette errance chez les oiseaux est assez peu étudiée, elle est
pourtant fréquente tout du moins dans le sud-ouest de la France, car il est
fréquent que les oiseaux non reproducteurs restent sur les zones d’hivernage et
ne remontent pas dans les zones de reproduction, ce qui est logique du point de
vu de la dépense énergétique que cela engendrait pour eux.
Notre région (Aire géographique du GOPA) disposant de nombreux
plan d’eau, en majorité les nombreuses retenues collinaires, les gravières le
long de l’Adour, les bras morts des différents cours d’eau que sont les Gaves
et l’Adour, ils et elles sont donc de potentiels lieux d’accueil pour les
oiseaux d’eau en errance.
Mais aussi des plaines humides comme les Barthes de l’Adour à
l’exemple de Saubusse, Rivière, Saint-Martin-de-Seignanx, etc, mais aussi du
marais d’Orx avec ses 2000 ha en eau libre.
Toute cette mosaïque de milieux humides est donc propice pour
des oiseaux qui errent de lac en lac et parfois à cause des dérangements
successifs. Seuls des milieux suffisamment grands en surface ou en zone de non
pénétration humaine permettent une relative tranquillité pour ces non
reproducteurs.
Ma zone d’étude pour des raisons de proximité a été celle du
marais de Biron (dit la saligue aux oiseaux) de 1994 à nos jours.
La question est : quelles seraient les causes qui
engendrent une non migration pour ces oiseaux d’eau, autre que celle d’une non
maturité sexuelle pour se reproduire.
Maladies et infirmités :
Chez certains palmipèdes la tuberculose aviaire affecte le
cygne tuberculé, la foulque, des fuligules et même des laridés, cette infection
provoque un amaigrissement avec des lésions internes pouvant aller jusqu'à la
mort.
Mais il est possible et même probable que des non reproducteurs
sont victimes de ce bacille, la salmonellose ou paratyphose (Salmonella
typhi-nurium) affectent bon nombre de palmipèdes, provoquant une diarrhée.
Ce phénomène des germes pathogènes est favorisé par les fortes
densités d’oiseaux sur le lieux d’hivernage, comme l’aspergillose assez
fréquente chez les laridés, d’autres maladies bactériennes : botulisme,
ornithose ou virale : peste avienne, entérite, influenza etc.. Elles
peuvent être la cause d’oiseau affaibli et incapable d’effectuer une migration.
Ces maladies ont été étudiées sur le lac Léman In (les oiseaux du lac Léman).
De nos jours, il n’est pas impossible qu’il y ait en plus des
oiseaux victimes de la pollution, déjà dans les années 80, Paul Géroudet écrit
« Consommateur de poissons ou de mollusques et d’autres invertébrés, les
oiseaux du lac absorbent avec leurs proies et retiennent dans leur organisme
toute une gamme d’éléments plus ou moins toxiques véhiculés par les chaines
alimentaires ». In (les oiseaux du lac Léman)
Bibliographie :
Géroudet Paul, 1987, Les oiseaux du lac Léman, Société romande
pour l’étude et la protection des oiseaux, Delachaux et Niestlé.
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