mercredi 13 novembre 1991

Première nidification réussi du crabier chevelu (Ardeola ralloides) sur le lac d'Artix.

Le héron crabier ou crabier chevelu présente une distribution limitée en Europe occidentale, en effet, il ne se reproduit qu'au Portugal, en Espagne, en Italie et en France principalement en Camargue et en Dombes (Yeatman 1976). (Géroudet 1978). 
Lors du dénombrement de la colonie:
de Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax), d'Aigrette garzette (Egretta garzetta) , d'Héron cendré (Ardea cinerea), d'Héron pourpré (Ardea purpurea), (tout ce petit nombre niche conjointement année après année et sans problème de cohabitation).

Nous eûmes la surprise le 31 mai 1986 d'observer deux individus en plumage nuptial. Puis le 1 et le 9 juin et toujours en couple. 
Aucune activité n'a été manifestée avant le 14 et le 15 du mois où j'ai observé des transports de branches, mes observations se sont poursuivies jusqu'au 28 juin et puis plus rien. 

Le couple a t'il niché? pour certains, c'est probable, d'autre non. Nous ne le serons jamais. il en va de même pour les observations du 17 au 27 mai 1989. 
La preuve certaine de sa nidification n'a eu lieu que l'année 1990, où là nous avons pu suivre tout son déroulement jusqu’à l'envol des jeunes, soit du 22 mai au 25 juillet, deux couples ont été observés mais un couple a pu être suivi car son nid était situé au bord de la colonie. La ponte a été déposée vers le 1.6.1990, les 4 jeunes sont nés vers le 23.6.90, le 25 juillet, un adulte était encore présent avec 3 juvéniles volants puis plus rien. 

Ce que nous pouvons dire sur cette nidification hormis les détails de comportements, c'est que l'espèce est très discrète car bien souvent les deux adultes étaient présents sur le nid ou très proche celui-ci sans aucune activité et cela pendant de très longues heures, contrairement aux aigrettes garzettes et au bihoreaux gris qui ont précis, notre oiseau ne semble pas en avoir vraiment, ce qui rend difficile son observation dans une colonie aussi dense que celle d'Artix. Malgré tout, c'est surtout au moment du crépuscule que nous avons pu observer une activité. Pour être plus précis avant que les bjhoreaux ne partent se nourrir, vers 18 h jusqu'à 20 h environ.

Bibliographie

Berthelot J.Y., & Navizet G. (1986) Note sur les hérons crabiers nicheurs. Nos oiseaux 38:354-358.

Géroudet Paul, (1978) Grands echassiers, gallinacés, râles d'Europe. Delachaux & Niestlé. Neuchâtel Paris.

Guyot Andréas, (1989) les oiseaux du lac d'Artix, 5 années d'observation, MJC du Laü Pau.

Hafner Heinz (1977) contribution à l'étude écologique de quatre espèces de héron pendant leur nidification en Camargue. Thèse d'état, Toulouse.

Roche Pascal (1983) Le héron crabier en région toulousaine, le Grand duc, 22:29-31. 

Yeatman Laurent (1976) Altlas des oiseaux nicheurs de France SOF Paris.

Andréas Guyot.
La bergeronette: (1991) 8:6-8. 4e trimestre. 

dimanche 15 septembre 1991

Le nourrissage hivernal à Gan ; (dans les Pyrénées-Atlantiques).

Bulletin des observations ornithologiques de Regardez vivre les oiseaux, troisième trimestre 1991 N°7.

Nous n'avons pas voulu refaire un livre sur le domaine, car la bibliographie permet, pour celui qui veut chercher, de trouver toutes les généralités et conseils divers, voir les précautions à prendre pour le nourrissage hivernal, mais aussi pour le choix des aliments. D'ailleurs dans les livres conseillés l'information va plus loin, jusqu'à l'aménagement de votre jardin, la construction de nichoir adresses utiles et même les premiers soins pour les oiseaux blessés.
j'ai une petite préférence pour le guide complet pour nourrir, observer et protéger les oiseaux : "L'ami des Oiseaux".


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Ce dossier est issu de l'expérience des uns et des autres uniquement. Pour le nourrissage, il y a deux façons. Les oiseaux nourrissent uniquement au sol et ceux qui se posent sur nos mangeoires.

Pour ceux qui se nourrissent uniquement au sol : Tourterelles, merles, grives, rougegorges, accenteurs, pinsons et bergeronnettes, prévoir un abri d'une surface minimum de trois mètres carré, hauteur 60 cm sur le devant et descendant jusqu'au sol vers l'arrière, les côtés resteront ouverts, l'entrée vers l'est bien sûr (comme pour les nichoirs). 

Pour l'alimentation

- Pigeons, tourterelles : Blé, maïs concassé
- Merles, grives : pommes, poires
- Accenteurs, rougegorges, bergeronnettes, bien qu'ils soient insectivores : les petites graines de millet et d'alpiste sont parfois mangées ainsi que les vers de farine. 
- Pinsons et moineaux ont un régime éclectique : petites graines ou tournesol et fruits.

Plateau avec Abri

Surtout, employez les restes de tables : miettes, gras divers, restes d'aliments, riz, feuilles de salade (aussi au sol), les mésanges sont friandes de reste de quatre-quarts.

Panier pour graines de tournesol

Le plus apprécié de tous, incontestablement. Deux techniques, non recouvert : les bouvreuils, verdiers viendront s'y nourrir par le haut. Recouvert : seules les mésanges, sitelles et parfois tarins s'y agripperont pour prendre les graines.

Demi-noix de coco pour l'eau

L'abreuvoir est indispensable sous n'importe quelle forme, ne pas confondre avec une baignoire pour les toilettes. L'avantage des noix de coco, c'est que les oiseaux ne s'y baignent pas.

Abri pour graisse et margarine

L'idéal est d'acheter de la margarine végétale de tournesol dans son emballage plastique (modèle 250G gr) mettre le tout tel qu'il est présenté, succès garanti. 

Buche avec trou de 40 mm

Prendre un rondin de 50 cm de hauteur. Dans du chêne ou du pin à cause de l'écorce (le hêtre est top lisse) et de 15 cm de diamètre environ. Sur les côtés, percer des trous de 4 cm de diamètre minimum et d'une profondeur de 4 à 5 cm. Ensuite vous faites un mélange margarine de tournesol avec des graines : Alpiste, millet blanc, tournesol et vous bourrez les trous du mélange. Vous y avez toutes les mésanges et les tarins. Très sélectif et très visuel surtout lorsque la sitelle vient s'y nourrir, ou le pic épeiche (rare).

Triple distributeur de graines

L'on peut le faire à quatre voire cinq trémies pour tournesol, alpiste, chènevis, chardon et millet blanc. Les distributeurs sont fréquentés par un très grand nombre d'espèces même les moineaux. Des distributeurs classiques pour un seul aliment peuvent avoir autant de succès. Il y est possible de les multiplier pour autant d'aliments que l'on veut en diverses parties du jardin. Il y a moins de compétition sur les postes, mais c'est plus difficile à observer, car plus loin de la fenêtre, c'est aussi moins visuel. La concentration autour d'un arbre est magnifique par le nombre et la diversité des espèces. c'est un spectacle ! 

Vous trouverez une bibliographie. je conseille le guide "l'ami des oiseaux" de Robert Borton si vous deviez n'avoir qu'un livre, ou, "Les oiseaux des villes et des villages de J.F. Dejonghe. 

Bibliographie 

** L'ami des oiseaux de Robert Borton, Bordas 1990.
- Guide des jardins vivant de Florence Englebert, maison rustique, Flammarion 1988;
- Créez votre jardin sauvage de Chris Baines, terre vivante, 1989.
- Le bonheur des oiseaux de M.L. Vidal de Fonseca, chez Robert Laffont 1971.
- L'alimentation des oiseaux de Peter Lane, ed Marcel Broquet 1987.
- Oiseaux d'automne et d'hiver, collectif LPO 1990
- Les oiseaux des villes et des villages de J.F. Dejonghe, le point vétérinaire 1983
- Guide des oiseaux, sélection du Reader's Digest 1975.
- Les oiseaux des bois et des jardins de O. Henze et G. Zimmermann, Delachaux et Niestlé, 1968.
- Une mare naturelle dans votre jardin de Hartmut Wilke, Terre Vivante, 1989.
- Baies et fruits de nos bois et jardins de Hans E. Laux et Michel Guèdes, Bordas 1985. 

** si vous ne deviez n'avoir qu'un livre.

Andréas Guyot. 1991. 
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voir ma page facebook sur "Nourrir les oiseaux" 
https://www.facebook.com/groups/261750371959004
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Liste des oiseaux depuis 1985. 

Liste des oiseaux à la mangeoire à Gan 64.

Avec un jardin et verger de 1500 m2, avec tout type de nourriture et depuis 1985.

Mésange bleue

Mésange charbonnière

Mésange à longue queue

Mésange huppée

Mésange noire

Mésange nonette

Pinson des arbres

Moineau domestique

Sittelle torchepot

Grimpereau des jardins

Accenteur mouchet

Rougegorge familier

Troglodyte mignon

Bouvreuil pivoine

Chardonneret élégant

Verdier d’Europe

Tarin des aulnes

Pouillot véloce

Fauvette à tête noire (verger)

Bergeronnette grise (sol)

Merle noir (sol)

Grive musicienne (sol)

Tourterelle turque (sol)

Geai des chênes (verger)

Pigeon ramier (verger)

Pigeon domestique (verger)

Pie bavarde (verger)

Corneille noire (verger)

Etourneau sansonnet (sol)

Pic épeiche (buche et verger)

Gros bec casse noyaux

Leiothrix jaune

 

dimanche 1 septembre 1991

Tentative de parasitisme de Grands corbeaux à l'aire du vautour fauve.

Dans une falaise calcaire en vallée d'Aspe dans les Pyrénées-Atlantiques, nichent un couple de Grand Corbeaux (Corvus corax), un couple de Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et un couple de Vautour fauves (Gyps fulvus).
Dès le matin du 20 avril 1991 vers 9 h, les ceux Vautours fauves adultes partent à la recherche de nourriture, laissant seul le jeune qui a environ 10 jours. A leur retour vers midi et à peine sont-ils posés sur l'aire, les Grands Corbeaux les harcèlent sans ménagement afin de subtiliser la nourriture destinée au jeune vautour. L'insistance de ces corvidés est elle qu'il faut beaucoup d'énergie au vautour pour les empêcher de prendre la pitance à peine déglutie. Pendant tout le nourrissage, un des adultes protège l'autre et vice versa, tout cela pendant environ quinze minutes. Le déglutissage terminé et le jeune nourri, les grands corbeaux d'apaisent et rejoignent leur aire située à 25 m de là.
A aucun instant le jeune vautour laissé seul sur l'aire n'a été inquiété par les Grands Corbeaux, ni pas les Corneilles noires (Corvus corone) présentes. Lors de nos visites dans d'autres secteurs de la vallée, nous avons pu vérifier une nouvelle fois ce type de parasitisme.
Le plus surprenant est que plusieurs couples de Vautours fauves laissent leurs jeunes seul à l'aire; toutefois, nous n'avons alors constaté aucun cas de prédation sur celui-ci; c'est seulement le nourrissage qui est visé. 
Andréas Guyot, Jean-Luc Ligor, René Rose
Regardez vivre les oiseaux
81 av du loup, F-64000 Pau
Ref: Nos oiseaux 41:195 (1991).

dimanche 9 juin 1991

Première observation de Macreuse noire (Melanitta nigra) sur le lac d'Artix.

Le dimanche 14 avril 1991, lors d'une visite au lac d'Artix nous découvrîmes un groupe de 7 canards très groupés et immobiles.

Déjà aux Jumelles "10 x 40", je reconnus les quatre femelles de macreuse, par ailleurs observées sur la côte atlantique à Capbreton et dans l'estuaire de l'Adour à Bayonne.
A la longue-vue "22 fois" nous pûmes détailler le plumage de deux mâles en livrée immature, le dernier était en plumage d'adulte.

L'observation s'est faite à environ 70 à 80 m dans des conditions de lumière excellentes. Les trois mâles avaient le culmen jaune/orangé, l'adulte avait le tubercule plus prononcé.

Dans les dates l'apparition n'est pas surprenante car j'avais déjà observé l'espèce le 1 mai 1986 et le 22 avril 1988 à la pointe de Grave (33).
Pour le lieu, c'est une autre histoire, car depuis sa création en 1958 jamais l'espèce n'y fut signalée.

L'après-midi, après avoir prévenu les membres de l'activité, nous retrouvâmes les macreuses au même endroit et chacun put observer les différents critères d'identification.

Dans la bibliographie l'espèce est observée jusqu'en mai.

- Les oiseaux de Fontainebleau - J.P. Siblet
- Oiseaux d'Alsace - C. Kemf
- Guide des oiseaux de Camargue - Blondel, Isemman
- Les palmipèdes - P. Géroudet
- Rapports du Cap Gris-Nez et bulletins du centre ornithologique de l'île d'Ouessant.

Guides:
Bird identification - Macmillan
Tous les oiseaux d'Europe - Bordas. 

Andréas Guyot.
Antoine Aly.

La Bergeronnette: 6:18-19, (1991) 2e trimestre.

samedi 2 mars 1991

Synthèse des observations de la grande aigrette (Egretta alba) sur le lac d'Artix.

La première observation a été faite le matin du 24 novembre 1985.
Avec Patrick Bach, lors du comptage du dortoir d'aigrette garzette (Egretta garzetta), nous eûmes la surprise de trouver un aigrette plus grande parmi les 24 oiseaux. De la taille du héron cendré, bec jaune, déjà l'identification ne semblait pas faire de doute.
Lors de l'envol, nous remarquâmes ses pattes noires, la différence de taille avec les garzettes est flagrante, le cou plus en S.

D'autres observations ont été faites les 27 et 30 novembre avec des amis, qui nous confirmèrent notre observation.
Le 1er décembre, mais aussi les 4, 14, 21, 25 et 29, nous aurons tout le loisir d'être comblés par cette rareté.
Le CHN, (Comité d'Homologation National) qui certifie les raretés, a donc homologué la grande aigrette sur le lac d'Artix (1er du genre pour le département). 

En 1987, lors de la vague de froid, le 14 janvier vers 17,30 h l'oiseau se nourrit sur le lac puis s'envole. Le 18 avec Antoine Pisu, nous l'observons sur la cime d'un saule; le lendemain, Jean-Louis Grangé l'observe à nouveau, puis plus rien.
Ce n'est que j'hiver suivant, dès le 26 décembre de la même année que la première observation est faite et ceci jusqu'au 10 janvier 88.
Il nous faudra attendre deux ans pour l'observer du 13 janvier 90 jusqu'au 26 février, et à nouveau dès le 27 octobre 90 jusqu'au 3 novembre toujours de la même année 90.

Ses apparitions sont toujours furtives. Il n'est pas question d'hivernage, impossible de dire s'il s'agit d'un seul et même individu, néanmoins sa visite est de plus en plus courante sur le lac d'Artix car l'oiseau y a séjourné à 5 reprises de 2 à 40 jours environ, ce qui démontre une qualité d'accueil du milieu.

La grande aigrette fréquente aussi notre région plus ou moins épisodiquement. Voici une série d'observation. d'Aquitaine et des hautes Pyrénées. 

Mes observations personnelles:
- 3e hivernage complet et consécutif d'un seul individu au lac de Puydarieux 65
- 2 individus au marais d'Orx (40) depuis le 26 dec 1990 et 1 depuis le mois de novembre.
- 2 individus du 14 au 22 avril 90, au Verdon s/mer (33)

Observations relevées dans le courbageot N°13 (Mai 1989).
- 1 ind le 11/2/87 Etang de Lacanau, 33
- 1 ind le 12/1/86 Etang de Carcans, 33
- 1 ind le 28/11/85 Etang de Lacanau, 33
- 1 ind du 10/1 au 28/2/85 Etang de Lacanau, 33
- 1 ind en août 1976 à Blanquefort, 33
- 2 ind les 16 et 17 juin 1975 à Malprat, (Bassin d'Arcachon)
- 1 ind en mai 1966,  île aux oiseaux, (Bassin d'Arcachon)
- 1 ind tué le 15 nov 1946 à Pontonx-sur-Adour, 40. 

Bibliographie

Dubois P.J., Yesou P. (1986) Inventaire des espèces d'oiseaux occasionnelles en France. Page 26-27.

Grasset D. (1990) l'oiseau blanc, La Bergeronnette 1-12. Mjc du Laû Pau.

Grisser P., Sargos F. (1982) Statut des ardéidés en Aquitaine, bilan 1997/1980. Le courbageot 9 1-28. CROAP Bordeaux.

Guyot A. (1989) les oiseaux du lac d'Artix, 5 années d'observations. Page 31.

Harle P., Lebail J.C (1979) Etude phénologique et variation numérique de l'avifaune du lac d'Artix. Le coubageot 6, 1-9. CROAP Bordeaux.

Reviriego B., Grisser P. Synthèse des observations de la grande aigrette (Egrette alba) de 1985 à 1987 sur les étangs de Carcan et de Lacanau 33. Le courbageot 13, 39-41. CROAP Bordeaux. 

Sardin J.P. La grande aigrette (casmerodius albus) en France UNAO 12 pages.