lundi 22 avril 1996

Observation d'une mouette de Sabine (Larus sabini) dans l'embouchure de l'Adour.

 Lors de la tempête du 5 novembre 1989, je me suis rendu sur la digue de Tarnos pour observer les oiseaux qui avaient été déportés vers le rivage.

Le plus fort de la tempête avait été le samedi après-midi et la première moitié de la nuit suivante, l'accalmie était prévue dans la matinée du dimanche.

Toutes les conditions étaient requises pour de bonnes observations. (1)

J'arrivais donc dès 8 h du matin, équipé de pied en cap de vêtements de pluie avec juste une paire de jumelles, car un télescope est inutilisable vu les bourrasques de vent et de pluie sur la digue.

A gauche de la digue, dans l'écume des déferlantes j'observais les pétrels tempêtes. Ceux-ci ne dépassaient jamais la plage. ils y faisaient demi-tour pour se rendre jusqu'au premier brisement des vagues, ainsi de suite et volaient toujours au dessus du bouillonnement. En pleine mer dans la forte houle, des centaines de fou de Bassan de tout âges se laissaient tomber comme des pierres pour pêcher. Semblant jouer et surfer avec les vagues les puffins faisaient des bonds au-dessus d'elles, malheureusement ils étaient très souvent trop loin. Je pus malgré tout, observer quelques puffins fuligineux et des baléares.

C'est en surveillant vers la droite que j'eus le plaisir de voir dans mes jumelles une immature de mouette de Sabine sortir de L'Adour.

* Dessus marron grisâtre de la tête au dos et sur les couvertures claires
* Triangle noir au bout des ailles
* Les rémiges secondaires blanches ainsi que les dernières primaires.
* Barre noire à l'extrémité des rectrices. 

A ce stade il n'y a pas de confusion possible car l'oiseau est typique. L'illustration du "Péterson" est excellente. Il est très rare d'observer cette mouette hautement pélagique le long des côtes, seules des tempêtes nous l'amène. 

Voici le détail de mes observations jusqu'à 12h :

2 mouettes tridactyles, 1 ad, 1 imm.
2 mouettes pygmées
2 mouettes mélanocéphales 
20 goélands marins
1 guifette noire, ad, en plumge d'été
5 bécasseaux violets
10 pétrels tempêtes
3 avocettes 
1 faucon émérillon
1 traquet motteux
8 oies cendrées
2 sternes caugeks, 1ad, 1 imm

Quelques labbes sp (trop lion)
2 vols de courlis sp
1 vol d'oie sp 

Tout cela sur la mer, c'est à dire à plus de 100m du rivage et jusqu'à perte de vue.

Pour faire de bonnes observations, suite à une tempête brève, il faut toujours venir à après le coup de vent, dès l'accalmie annoncé car les oiseaux repartent tout de suite en mer. Lorsque la tempête tape pendant plusieurs jours de suite, les oiseaux mettent plus de temps pour reprendre le large. Là, il faut surtout visiter les endroits où ils se mettent à l'abri :

- Baie de Chingoudy
- L'estuaire de l'Adour et les étangs du Boucau
- Marais d'Orx et lac d'Hossegor
- Lac d'Albret, étang blanc, pour la région

Certaines périodes sont toujours meilleures; c'est surtout pendant les migrations d'automne que l'on a le plus de chance d'observer les oiseaux pélagiques (de haute mer). les tempêtes d'hiver et de printemps ne sont pas toujours porteuses de nombreux oiseaux. Elles permettent malgré tout d'observer quelques espèces ici et là 

Certains lieux pour l'observation sont remarquables :

- La digue de Tarnos bien que très exposée (le meilleur de tous et en tout temps) 
- Le cap du Figuier (Espagne) pour se mettre à l'abri dans la vieille maison lors des tempêtes (iniquement) 
- Le rocher de la vierge (mais trop de monde autour, des curieux du Style "Je peux voir" 
- Le fort de Socoa "lieu à découvrir" peut-être un peu trop en hauteur mais j'y ai fait de bonnes observations malgré tout.

Voilà, vous êtes maintenant prêts pour les tempêtes.

Andréas Guyot.