Présentation :
Cette étude a ses limites(1). Elle n'est que le reflet porté à votre connaissance sur l'importance de l'hivernage le long du littoral landais par la lecture d'oiseaux bagués couleurs dans leurs parcours.
(1) Les limites sont de ne pas avoir compté les oiseaux non bagués, et d'avoir évité tout pourcentage et calcul entre les bagués et les non bagués.
Lorsque le 26-12-94, je lus ma
première bague d'une mouette mélanocéphale baguée couleur de 1ière
année, je me suis peu à peu attaché à en chercher d'autres, d'autant plus
qu'elle venait de Hongrie. Il y eut ensuite une mouette rieuse (Larus ridibundus)
venue de Finlande et d'autres laridés.
Mais c'est en novembre 1998 que réellement je décidais de m'y consacrer pleinement de façon sérieuse et suivie.
Donc les mercredis, samedis, dimanches et autre jours fériés, j'allais lire les bagues des divers goélands et mouettes.
Dès le début, j'ai vite compris qu'il était difficile à la fois de lire les bagues et de compter les oiseaux sur les bancs de sable, d'autant plus que je ne savais pas que cela ferait l'objet d'une étude.
J'avais
déjà assez de difficultés à identifier de façon certaine les divers âges des
goélands, espèces, sous-espèces et puis je cherchais à lire le plus de bagues
possibles. Là était mon objectif et il le reste.
Les sites suivis :
Le littoral landais déjà connu pour l'importante
migration des oiseaux marins (Guyot, 2001) offre aussi divers sites pour leur
hivernage.
Parmi les nombreux sites où l'on pouvait observer des laridés sur des reposoirs, deux se sont révélés être des sites majeurs.
A)
– l'incontournable lac marin d'Hossegor
: 43°40' N – 1°25' W. déjà connu depuis longtemps.
B) – l'embouchure du courant d'Huchet à Moliets
Plage 43°51' N - 1°23' W découvert depuis peu.
A)
Hossegor : C'est à marée basse
une fois les bancs découverts formant des îles que l'on peut y lire les bagues.
Les oiseaux y sont posés, tranquilles ou en toilette, ils ne se nourrissent pas
sur le lac marin.
Dès que la marée descend, les oiseaux se posent en
limite des eaux jusqu'à la formation des îles. Les bancs de sable restent
découverts pendant trois heures parce qu'un seuil à l'entrée du canal retarde
la marée montante. Les mélanos restent sur les bancs pendant tout ce temps.
Deux facteurs leur font quitter les bancs :
1) La marée montante.
2) La nuit. En effet dès que celle-ci arrive, les mouettes partent en mer. Il n'y a donc pas de dortoir, car même au lever du jour, à marée basse les mélanos sont absentes, mais uniquement un reposoir qui a atteint un 20 janvier, 1100 mélanos d'où la plus importante concentration du lac.
1) La marée montante.
2) La nuit. En effet dès que celle-ci arrive, les mouettes partent en mer. Il n'y a donc pas de dortoir, car même au lever du jour, à marée basse les mélanos sont absentes, mais uniquement un reposoir qui a atteint un 20 janvier, 1100 mélanos d'où la plus importante concentration du lac.
Il y a aussi en moyenne 50
goélands bruns (L. fuscus) et goélands Leucophées (L. michahellis), 2 ou 3
goélands marins (L. marinus), 1 ou 2 goélands argentés (L. argentatus). Nous
avons aussi découvert l'existence de goélands cantabriques, jusqu'à 5
individus, des oiseaux adultes les immatures sont trop difficiles à identifier
et épisodiquement les goélands cendrés (L. canus) et à bec cerclé (L.
delawarensis) enfin les éternelles mouettes rieuses (L. ridibundus) environ 100
individus pendant tout l'hivernage, d'autres laridés moins réguliers viennent
de temps à autre se poser sur les bancs.
B) L'embouchure d'Huchet : A marée montante les oiseaux se rapprochent vers
nous, c'est surtout en soirée lorsqu'ils arrivent sur le dortoir que nous
pouvons plus aisément lire les bagues.
La fréquentation de ce site est liée à deux facteurs : l'eau douce du courant et la "relative" tranquillité des lieux.
Le courant d'Huchet butte, 4 à
Cet espace forme une presqu'île, avec une longue plage où la présence humaine est moins pesante, "nous verrons plus loin ses limites".
Ce site est
principalement fréquenté par des goélands bruns (Larus fuscus), goélands Leucophées
(Larus michahellis) à 98 % des effectifs, une dizaine de goélands marins (Larus
marinus), environ 5 goélands argentés (Larus argentatus), et diverses mouettes
en dortoir.
Ce site est à la
fois un reposoir et un dortoir, mais aussi un lieu d'étape pendant la
migration. Il se confirme au fil des années qu'entre mi-octobre jusqu'à fin
décembre le site est principalement occupé par des michahellis puis brusquement
c'est le tour des fuscus.
L'année 2004 a été marqué par des
chiffres records puisque le site de l'embouchure a reçu jusqu'à 6000 oiseaux
alors que 4000 étaient fréquents au plus des rassemblements ou concentrations,
le 15 décembre semble être le pic de stationnement des goélands.
Reposoir
: en fait nombreux sont les bateaux de pêche au large et il y a donc un échange
régulier. On peut ainsi y lire des bagues toute la journée.
Dortoir : nous avons compris le dortoir parce qu'en soirée de 2H à 1H avant la nuit de très nombreux goélands arrivent du sud, se lavent, boivent et vont rejoindre le dortoir, comme ces deux goélands bruns le EK91 et le EH2 qui ont été lus à 12 H à Hossegor et vers 17 H au Huchet soit
La durée des observations et les dates choisies :
Pour la durée de
l'hivernage, j'ai choisi deux dates moyennes du 1-11 au 31-3, sachant que les
goélands sont déjà présents en nombre au 15-10 alors que les mouettes mélanos
ne sont en nombre qu'à partir du 15-11. il en est de même pour le mois de mars.
Après le 15-3, il ne reste que quelques mélanos isolées alors que les goélands
en migration fréquentent le Huchet jusqu'au 15-4.
J'ai pensé que 5 mois de suivi représentait un investissement humain déjà assez long.
Pau ð Hossegor ð Huchet ð Pau : J'ai pensé que 5 mois de suivi représentait un investissement humain déjà assez long.
Pour l'observation
sur site, c'est assez variable. Pour Hossegor, les oiseaux sont
observables sans qu'ils s'envolent 1 H 30 avant la marée basse jusqu'à la
remontée, c'est à dire en fonction du seuil pendant 4 H 30 à 5 heures.
Pour l'Huchet, c'est principalement à marée montante, mais aussi en fonction des chalutiers au large. Il est possible d'y rester toute la journée car entre ces derniers et le banc il y a constamment un échange d'oiseaux mais nous arrivons en 4 heures à pouvoir lire une majorité de bagues surtout en soirée, ou lorsque les oiseaux se lavent et s'abreuvent.
Les dérangements :
En fait, le succès
des lectures dépend principalement de ce facteur. Les effectifs du
reposoir-dortoir, d'Huchet sont principalement dus aux dérangements
occasionnés. En fait, la moyenne de janvier de 1000 à 1500 oiseaux tombe
brutalement jusqu'à 200 à 300 individus. Nous avons compris pourquoi cette
variation était aussi grande. En fait, il y a plusieurs groupes derrière la
réserve, cela est dû aux dérangements qui divisent les oiseaux et les
dispersent. Avec des cuissardes, j'ai traversé le courant et du haut de la
dune, j'ai vu plusieurs groupes le long des 4 Km de la plage.
Au fur et à mesure
que la tranquillité revient, peu à peu, ils se rapprochent de l'embouchure,
ceci est nettement visible en soirée.
Les dérangements
sont parfois incompréhensibles…! La réserve naturelle forme une presqu'île sur
4 à 5 Km .,
la dune, le courant d'Huchet derrière celle-ci jusqu'à l'embouchure.
Malgré la difficulté pour traverser le courant, il y a quand même des
"courageux". Etant donné que les goélands sont juste derrière tout
s'envole (quelquefois pour une photo), nous sommes contigus à la réserve
naturelle", marcheurs, parfois avec chien
depuis l'autre bout à 4 ou 5
Km , surfeurs, pécheurs, divers véhicules, à fond la
caisse, quad, moto tout terrain. Survol de la réserve à moins de 300 mètres de hauteur et
le dernier sport à la mode : le kate, une planche avec un parapente.
Malgré cela, les goélands reviennent d'année en année. Il faut dire que
les courants d'eau douce avec une telle plage offrant un minimum de
tranquillité sont bien rares sur notre littoral.
J'ai parfois du mal à lire 1 ou 2 bagues alors que les goélands
attendent de pouvoir revenir vers l'eau douce. Si il y a eu un point positif
concernant la marée noire, cela a été le non dérangement des
goélands
par l'interdiction des plages depuis le 3 janvier jusqu'à fin mars, aux divers
publics. Les goélands bruns, beaucoup plus confiants, sont restés près de
l'embouchure, et cela m'a permis de lire 64 bagues différentes, ce qui n'était
jamais arrivé avant. A l'ordinaire, les dérangements provoquent des dispersions
en multi petits groupes et ces derniers s'envolent au moindre effarouchement,
rien qu'à la vue d'une personne arrivant vers l'embouchure du courant d'Huchet,
d'où l'utilité d'une protection à envisager.
Pour Hossegor, nous sommes en réserve de chasse maritime où les
chiens doivent être tenus en laisse et même interdits sur les bancs, ainsi que
la pèche au vers de vase. Rien n'est respecté, en plus il y a des promeneurs
qui lancent leurs chiens sur les mouettes en toute impunité.
Heureusement, certains jours, tout est calme. Les dimanches après-midi
dès 15 heures c'est l'horreur…! Comme au Huchet, sachez que je pèse mes
mots…!
Les enseignements :
Je développe ce sujet avant la lecture des résultats, ces derniers vous seront peut-être plus faciles à comprendre.
Pour une telle
étude ou suivi, il aurait fallu être 2 observateurs, 1 par site, car
inévitablement suivre un site est toujours au détriment de l'autre ; suivre les
mélanos à Hossegor, c'était délaisser les goélands au Huchet, difficile de
choisir…!?
Néanmoins nous
avons progressé ensemble et individuellement sur l'identification des
sous-espèces de goéland brun (L. fuscus) et Leucophée (L. michahellis).
Grâce à la lecture
des bagues nous avons avec certitude pu comparer les teintes des sous-espèces
des fuscus.
- Gris ardoise pour le JUG1 un intermedius né en Norvège
- Gris soutenu pour le EK91 un "Deutsch type" ou Hollandicus
né en Hollande - Gris moyen pour le W6HL un graellsii né au Pays de Galles.
Nous avons aussi progressé dans la détermination des michahellis et cantabricus.
- Tête blanche en hiver pour le N38H, né en Catalogne
- Tête mouchetée pour le cantabricus. Tous les deux ont les pattes
jaunes, la couleur du dos gris clair ; cantabricus est moins gros que michahellis,
de la taille d'un argentatus, cantabricus semble avoir les pattes un peu moins
jaune, les tarses plus courtes, le dos un peu plus clair.J'en ai eu la preuve les 19.3 et 23.3.03 en voyant un goéland de 2ème Winter (Hiver) "ZLDF". Aussitôt je le note comme argentatus à cause de sa taille d'autant plus qu'il y avait des michahellis à ses côtés, ne sachant pas encore à cet instant qu'il existait un programme à
Les Allemands m'informant de ce programme par retour de courrier, c'est là que je comprends ma confusion.
J'avais déjà remarqué que les adultes étaient moins gros que les leucophées, en fait de la taille des argentatus, mais dans les immatures entre les uns et les autres j'avais abandonné l'idée de leur mettre un nom. Il a fallu ce nouveau programme pour comprendre et analyser les différences de taille des divers goélands immatures ; donc il semblerait que les cantabricus soient bien plus nombreux que nous le croyons auparavant.
Je regrette d'avoir été seul ces deux jours d'observations !…Nous avons aussi observé des oiseaux avec des plumages déroutants.
- des goélands bruns (L. fuscus) aux pattes roses en plumage adulte
- une mouette rieuse (L. ridibundus) toute blanche en plumage adulte
- un goéland argenté (L. argentatus) leucistique
- un hybride bagué BV (L. fuscus x L. argentatus)
et des surprises heureuses comme :
- L. hyperboreus –
bourgmestre- L. glaucoides – à ailes blanches
- L. atricilla – atricille
- L. pipixcan – de Franklin
- L. sabini – de Sabine
- L. cachinnans – pontique
- L. delawarensis – à bec cerclé
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