samedi 17 avril 1999

Notes complémentaires sur l’hivernage du Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) au Gave de Pau, Pyrénées-Atlantiques.

Notes complémentaires sur l’hivernage du Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) au Gave de Pau, Pyrénées-Atlantiques.


Depuis les premières observations hivernales de 1985-86 et l’hivernage complet d’un individu en 1989-90 (cf ma note précédente dans Nos oiseaux 40 : 373-74, 1990), le balbuzard est revenu régulièrement sur la saligue du gave de Pau. En 1990-91, il fut présent dès le 19 août ; je le découvris déjà le 17 août, l’année suivante le 19 août. En 1993 enfin, il a pu arriver avant le 22 août, date de mon premier contrôle sur le site. Chaque fois, la présence a duré tout l’hiver, au moins pour deux oiseaux, soit une femelle dans le lieu déjà décrit et un mâle 3 km en aval. Nous en avons même repéré 3 le 28 décembre 1991 et de nouveau 3 le 28 décembre 1992 !

Le suivi n’a été effectif qu’à partir du moment (29 octobre 1989) où nous avons localisé avec précision les reposoirs fréquentés de préférence. Ce sont toujours des arbres morts étêtés se dressant à proximité du plan d’eau ; l’oiseau s’y perche au sommet d’une branche verticale. La femelle fait preuve d’une remarquable fidélité à son poste habituel, tandis que le mâle s’est avéré beaucoup moins prévisible. Toujours est-il que la ponctualité relativement précoce de la première observation peu après mi-août et l’accroissement à deux, voire trois oiseaux, méritent d’être relevés pour cet hivernage devenu traditionnel depuis au moins 9 ans. Il nous paraît donc vraisemblable qu’il s’agit des mêmes oiseaux. Leur origine reste évidemment inconnue ; toutefois, du moment que le Balbuzard niche de nouveau depuis 1985 en France continentale, où 3 ou 4 couples au moins se sont cantonnés ces dernières années (dont 2 ont élevé des jeunes en 1992 et 1993, d’après le rapport du F.I.R. n° 24), - on peut se demander si quelques hivernants du Sud-Ouest n’appartiennent pas à la petite population française.

A tout hasard, nous avons fait installer une plateforme sur un pylône de la ligne électrique, sur un modèle illustré dans la revue du F.I.R. (n°18 p.13), dans l’espoir d’une éventuelle nidification. Si ce dispositif a été un succès en Allemagne orientale, notre initiative n’a pas encore eu de résultat ; mais il est permis de rêver… D’autre part, nous sommes préoccupés par l’avenir des reposoirs, car plusieurs arbres morts sont déjà tombés au site d’hivernage de la femelle. Peut-être des poteaux pourraient-ils les remplacer et mieux garantir la pérennité, la tranquillité et la sécurité de nos balbuzards pêcheurs.

Andréas Guyot 7, Rue Jules-Verne F-64000 Pau.

Nos Oiseaux: 42 (6), p 368. (1994)

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